Deux méthodes d’immunisation des bébés contre la bronchiolite existent.
Laissant le choix aux parents, ces alternatives ont des avantages et des inconvénients, mais sont toutes deux efficaces.
TF1info fait le point avec le Pr Romain Basmaci, secrétaire général de la Société française de pédiatrie.

Comme chaque automne, l’épidémie de bronchiolite reprend. Cette maladie virale très contagieuse qui touche surtout les nourrissons de moins d’un an peut donner des formes graves même si elle est le plus souvent bénigne. Pour protéger les bébés de l’infection au virus respiratoire syncytial (VRS) responsable de la bronchiolite, des alternatives existent.  

Il y a d’abord le respect des gestes barrières, mais il est également possible de développer les anticorps contre cette infection virale. Pour cela, deux options :  le bébé peut recevoir, à la naissance, une injection d’anticorps monoclonal (Beyfortus) ou il est possible de vacciner la femme enceinte (Abrysvo). « Soit on fait une injection à la maman pendant la grossesse pour qu’elle-même produise des anticorps et qu’elle protège le bébé. Soit on injecte directement les anticorps au bébé à la maternité. Le mécanisme n’est pas du tout le même« , explique le Pr Romain Basmaci, chef de service pédiatrique général de l’hôpital Louis-Mourier à Colombes, en région parisienne, et secrétaire général de la Société française de pédiatrie (SFP).  

Les deux méthodes présentent des avantages et des inconvénients

L’un des points positifs de la vaccination maternelle est que le passage des anticorps se fait en fin de grossesse. « Le bébé, dès qu’il naît, est immédiatement protégé puisqu’il a déjà des anticorps maternels. D’autant plus que l’on sait qu’ils peuvent attraper une bronchiolite dès les premiers jours de vie », affirme le Pr Romain Basmaci.

L’injection au bébé ne présente pas ce bénéfice. « Il n’est pas protégé dès qu’il nait, il faut attendre qu’il reçoive l’injection et attendre à peu près sept jours pour que le médicament soit pleinement efficace », poursuit le médecin.

Une vaccination n’est pas toujours possible

Cela dit, l’injection au bébé peut être profitable dans certains cas. Elle peut être réalisée à tout moment après la naissance, suivant le calendrier des épidémies. « Tous les enfants qui sont nés depuis début janvier jusqu’à fin août ne sont éligibles qu’à l’immunisation Beyfortus et pas à la vaccination maternelle », explique le chef de service pédiatrique.

Par ailleurs, dans le cas où la naissance survient moins de deux semaines après le vaccin maternel, l’immunisation du bébé est nécessaire. Idem si la mère est immunodéprimée, le vaccin n’est pas possible et seule l’injection de Beyfortus protègera le bébé.  

Cette solution est aussi envisageable lorsque la mère a d’autres vaccins à faire comme la coqueluche, la grippe ou le Covid. Si elle ne souhaite pas ajouter une autre injection, le Beyfortus est une option.  

D’après les études cliniques, le vaccin durant la grossesse et l’injection préventive pour le bébé diminuent le risque de forme grave de bronchiolite dans le même ordre de grandeur. « Il n’y a pas de raison de privilégier la vaccination pendant la grossesse ou l’immunisation du nouveau-né. Tous les deux ont des avantages, tous les deux ont des inconvénients. Les deux fonctionnent bien. Les recommandations de la Haute autorité de santé consistent à les mettre au même plan. Ce sont deux choses très différentes, mais complémentaires, qui peuvent permettre de laisser le choix aux parents et familles« , conclut le secrétaire général de la SFP. 


Garance RENAC

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