
Des moyens supplémentaires vont être déployés pour endiguer le « tsunami blanc » de la cocaïne en Martinique, a déclaré vendredi 22 août, Bruno Retailleau, actuellement aux Antilles pour une visite associée à la lutte contre le narcotrafic.
« La Martinique, comme l’Hexagone, souffre. (…) Il y a un tsunami blanc qui déferle sur la France et aucun des territoires n’est épargné », a déploré devant la presse le ministre de l’intérieur.
Un deuxième escadron de gendarmes mobiles va ainsi être pérennisé sur l’île et une nouvelle brigade nautique, qui comprendra une cellule judiciaire d’investigation, va être créée, a dévoilé le ministre jeudi. Le patron des Républicains a également annoncé « un renfort significatif pour la filière investigations de l’Ofast [Office anti-stupéfiants] de 26 personnes », dont « un tiers sera destiné à la Martinique ».
« Quand un territoire subit les assauts de ces semeurs de morts que sont les trafiquants, il faut que l’Etat soit là », avait justifié jeudi le ministre devant la presse, lors d’une réunion à la base navale de Fort Saint-Louis, à Fort-de-France.
La criminalité atteint un niveau « hors norme »
Vendredi, il devait rencontrer Serge Letchimy, président de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), en vue de signer une convention de financement pour l’installation de deux scanners à ondes millimétriques à l’aéroport de Fort-de-France.
Cette visite a lieu alors que la criminalité aux Antilles atteint un niveau « hors norme », selon les responsables locaux, qui réclament depuis des mois des moyens renforcés et une réponse de l’État « à la hauteur de l’urgence ». Les autorités s’alarment d’une circulation massive des armes sur fond de narcotrafic alors que les Antilles françaises sont devenues un point de transit privilégié entre l’Amérique du Sud, les États-Unis et l’Europe.
L’année 2024 s’était ainsi soldée par 29 homicides en Martinique et 33 en Guadeloupe, plaçant ces territoires aux 2e et 3e rangs de France en matière d’homicides, derrière la Guyane.
Selon un rapport publié par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) des Antilles-Guyane, les juridictions de Fort-de-France (Martinique), Basse-Terre (Guadeloupe) et Cayenne (Guyane) recensaient déjà 61 homicides au 26 juin dernier, soit une moyenne de sept homicides pour 100 000 habitants par an, contre 1,1 en France hexagonale.