Bruno Retailleau est au Maroc ce lundi 14 avril.
L’objectif : renforcer la coopération en matière migratoire et entretenir la bonne entente entre les deux pays.
Les relations entre Paris et Rabat se sont largement améliorées ces derniers mois, accentuant la rupture avec Alger.

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C’est une visite éclair, programmée de longue date, aux enjeux capitaux. Arrivé dimanche soir sur place, Bruno Retailleau est en visite à Rabat pour quelques heures ce lundi 14 avril. Il va s’entretenir avec son homologue marocain Abdelouafi Laftit. Leurs échanges vont porter principalement sur la coopération migratoire, la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue, a indiqué le ministère français de l’Intérieur.

Les laissez-passer consulaires au cœur des discussions

Ce déplacement devrait « consolider les avancées obtenues avec ce pays, notamment sur les laissez-passer consulaires », ainsi que sur les volumes de réadmissions, ont précisé ses services. L’entourage de Bruno Retailleau indique à TF1-LCI se féliciter de la coopération avec Rabat en la matière, qui accepte de délivrer des laissez-passer consulaires et de faire revenir sur son sol ses ressortissants. Le Maroc représente désormais le second pays (hors Schengen) vers lequel l’Hexagone expulse le plus de personnes frappées d’obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Les autorités françaises, qui saluent la « bonne volonté » dont fait preuve le Maroc, estiment donc être « dans une dynamique positive ». Malgré cette bonne nouvelle, Bruno Retailleau rappelle que cette coopération peut encore gagner en efficacité, notamment sur les délais d’expulsion et de traitement des OQTF.

La France souhaite aussi approfondir sa lutte contre l’immigration irrégulière, en s’appuyant sur les compétences des services marocains. En plus d’un important travail de surveillance en Méditerranée, ces derniers ont démantelé l’an dernier 332 filières illégales, contre 269 pour la France. Enfin, dernier sujet d’importance : la sécurité, avec une « volonté d’excellence » dans ce domaine. Après la participation des forces de l’ordre marocaines au dispositif déployé pendant les Jeux olympiques cet été, ce sera au tour du pays du roi Mohammed VI d’organiser un événement sportif d’ampleur : la Coupe d’Afrique des nations, pour laquelle Paris pourrait proposer son aide.

Une visite à Rabat en plein regain de tension avec Alger

Les relations avec Rabat semblent être au beau fixe depuis l’été 2024, lorsque la France a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental. Une prise de position qui avait mis fin à plusieurs années de tension alors que la France avait divisé par deux le nombre de visas accordés à des Marocains pour forcer le royaume à délivrer davantage de laissez-passer consulaires. Mais l’entourage du locataire de la place Beauvau n’oublie pas de rappeler que si une crise diplomatique venait à survenir, une nouvelle riposte graduée sur les visas ne serait pas à exclure.

Un rapprochement au long cours qui contraste avec les tensions entre la France et l’Algérie, causées par plusieurs facteurs, dont l’affaire du Sahara occidental et la détention de Boualem Sansal. La visite de Bruno Retailleau au Maroc intervient par ailleurs en plein regain de tension, Alger ayant demandé ce lundi matin à 12 fonctionnaires de l’ambassade française de quitter son territoire.

Bruno Retailleau avait déjà rencontré son homologue en octobre dernier, quand Emmanuel Macron avait annoncé un « partenariat renforcé » pour lutter contre l’immigration clandestine et les différents trafics. Une visite d’État alors qualifiée « d’historique » pour la relance des relations franco-marocaines. Le but désormais : entretenir cette bonne entente grâce à des entretiens réguliers. De quoi marquer encore un peu plus le contraste avec l’Algérie, devenue pour la France la source de crises sans fin.

Zoe SAMIN

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