Avec un déficit de la Sécurité sociale estimé à 18 milliards d’euros, le gouvernement souhaite faire des économies d’ampleur sur les dépenses de santé.
Arrêts maladie, consultations chez le médecin… Quels sont les changements à attendre ?

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Budget 2025 : la France doit trouver 60 milliards d’euros

L’Assurance maladie priée de se serrer la ceinture : principale cause du creusement actuel du déficit de la Sécurité sociale, elle est appelée à ralentir de près de quatre milliards d’euros la croissance de ses dépenses dans le projet de budget de la Sécurité sociale 2025 . Et cela va avoir un impact chez le médecin puisque la Sécurité sociale remboursera moins.

Les cotisations des mutuelles ont augmenté d’une moyenne de 10% par an ces 4 ou 5 dernières années. Donc, on peut craindre que pour 2025, ça soit encore plus

Gérard Raymond, président de France Assos Santé

Ainsi, à Mandres-les-Roses (Val-de-Marne), la consultation à domicile du docteur Jean-Brice de Bary, facturée 36 euros, est remboursée aujourd’hui à 70% par la Sécurité sociale. Mais prochainement, ce remboursement devrait tomber à 60%. Incompréhensible pour ce médecin généraliste : « Si les gens n’ont pas de mutuelle, qu’ils doivent payer eux-mêmes, eh bien ça fait plus cher pour des gens qui ont souvent peu de moyens », admet-il dans le reportage ci-dessus.

Toutefois, 95% des Français ont une mutuelle, comme Franck, mais il est tout de même inquiet. « Est-ce que les mutuelles vont faire un geste ? Et si elles font un geste, de toute manière, ça va nous augmenter les cotisations », s’inquiète-t-il. Certaines mutuelles ont déjà prévenu. Face à cette nouvelle dépense, une augmentation est bien probable. 

Une de trop pour l’association France Assos Santé. « Les cotisations des mutuelles ont augmenté d’une moyenne de 10% par an ces 4 ou 5 dernières années. Donc, on peut craindre que pour 2025, ça soit encore plus », reconnait son président Gérard Raymond. La mesure permettrait à la Sécurité sociale d’économiser plus d’un milliard d’euros. Elle ne concernera pas les patients avec de longues maladies. 

Autre piste d’économie, moins prendre en charge les arrêts maladie. Une décision accueillie avec fatalisme. « Si on décide d’un petit peu moins indemniser, c’est qu’il y a peut-être des abus », affirme une mère de famille. De son côté, une jeune femme avoue que « ça ne fait pas plaisir, mais il faut que chacun mette la main à la poche ». La Sécurité sociale compte sur les entreprises pour compenser, au moins en partie. L’État réalisera ainsi 600 millions d’euros d’économies.


V. F | Reportage : Nathalie Pellerin, Stefan Iorgulescu et Caroline Philippe

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