Le ministre démissionnaire de l’économie Eric Lombard a jugé, samedi 4 octobre, que « des pistes de compromis possibles avec plusieurs forces de gauche » existent sur le budget, à commencer par le Parti socialiste, à l’heure où Sébastien Lecornu doit s’assurer que le parti dirigé par Olivier Faure ne vote pas la censure dès cette semaine.
« Le chemin est difficile, mais il existe », a fait valoir le pensionnaire de Bercy dans un message sur X. « Les propositions des formations politiques ont montré des pistes de compromis possibles avec plusieurs forces de gauche, à commencer par le Parti socialiste », a-t-il encore assuré. Reçus une nouvelle fois vendredi matin à Matignon, les dirigeants du PS ont pourtant estimé que la copie du premier ministre sur le budget restait « très insuffisante et à bien des égards alarmante ».
Réunis en bureau national vendredi soir, les cadres du PS ont dit attendre « un nouveau bougé du premier ministre d’ici mardi » et sa déclaration de politique générale, « sur le fond », « qui montre que c’est vers nous qu’il se tourne, et pas vers le RN », a dit un participant à l’Agence France-Presse. Un autre a abondé : « On est restés sur notre faim, on laisse décanter le week-end et on se revoit lundi » pour un nouveau bureau national.
« Thèmes bien identifiés »
Mais, pour M. Lombard, qui a voulu faire de sa capacité à dialoguer avec les socialistes une marque de fabrique, M. Lecornu et le PS pourraient travailler ensemble autour de « thèmes bien identifiés ». A savoir, « la juste mise à contribution du patrimoine des plus fortunés afin d’assurer un effort partagé, en préservant l’outil productif et [la] capacité [de la France] à innover et investir ; l’amélioration de la réforme des retraites sur la base des avancées portées par les partenaires sociaux ; le soutien au pouvoir d’achat [des citoyens] qui travaillent ».
Le ministre de l’économie, dont le maintien au sein du prochain gouvernement en cours de composition est incertain, a également salué le choix fait par M. Lecornu de renoncer à l’utilisation du 49.3, qui permet l’adoption d’une loi sans vote, donnant ainsi satisfaction à une revendication de la gauche. Cela « redonne pleinement la main aux parlementaires pour construire le budget de notre pays », a-t-il assuré.
« Ces discussions ne pourront avoir lieu qu’avec les partis qui cherchent, sincèrement, la stabilité de la France », a-t-il également souligné, visant en filigrane le Rassemblement national et La France insoumise, qui réclament une nouvelle dissolution, voire la démission du président de République, Emmanuel Macron.