La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, à l’Elysée, le 16 juillet 2025.

La ministre de l’agriculture française, Annie Genevard, a déploré, vendredi 18 juillet, la proposition de budget présentée par la Commission européenne pour la politique agricole commune (PAC), dénonçant « les risques pesant sur la politique commune la plus aboutie en Europe ». « La proposition initiale de la Commission pour l’avenir du budget de l’Union et celui de la politique agricole commune tourne le dos à la vision ambitieuse que j’ai toujours défendue, personnellement et avec ma famille politique, pour la place de l’agriculture dans le destin de la France et dans le projet européen », écrit la ministre sur son compte X.

« La proposition de la Commission ampute notre capacité à agir à l’heure du renouvellement des générations. C’est aussi oublier que le changement climatique exige des besoins accrus et dédiés pour sécuriser la production alimentaire », explique-t-elle, évoquant aussi la « nouvelle géopolitique agricole » dans un « monde bouleversé par les conflits armés et commerciaux ».

« Je dénonce les risques pesant sur la politique commune la plus aboutie en Europe à un moment où il n’aura sans doute jamais été aussi impérieux de s’unir pour faire front face aux menaces. La souveraineté alimentaire de l’Europe mérite mieux », dit-elle, ajoutant que « la négociation s’ouvre pour de longs mois. J’y jetterai personnellement toutes mes forces ».

La France, première bénéficiaire de la PAC

La Commission européenne a présenté, mercredi, sa proposition de budget de 2028 à 2034, fixé à 2 000 milliards d’euros, avec des moyens supplémentaires pour la compétitivité et la défense.

Pour l’agriculture, 300 milliards d’euros seraient consacrés aux revenus des agriculteurs, contre 387 milliards, dont 270 milliards d’aides directes, dans le précédent budget 2021-27. Bruxelles explique ce différentiel par une nouvelle architecture budgétaire avec l’intégration de la PAC à un grand fonds de « partenariat régional et national », relevant que les Etats pourront compléter les 300 milliards avec d’autres fonds européens. Deux ans de négociations doivent démarrer sur le budget européen avant la finalisation du texte.

La France, première puissance agricole de l’Union européenne, est aussi le premier bénéficiaire de la PAC, avec plus de 9 milliards d’euros d’aides agricoles par an − dont 77 % d’aides directes aux agriculteurs. 85 % des subventions touchées par les exploitations françaises relèvent de la PAC.

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Le Monde avec AFP

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