
Les sept syndicats de médecins libéraux représentatifs ont lancé, mercredi 26 novembre, un mot d’ordre unitaire aux généralistes, spécialistes, internes et étudiants en médecine. Tous sont appelés « à se préparer à un mouvement de grève sans précédent à partir du 5 janvier », face à un projet de la Sécurité sociale 2026 « qui sonne le glas de la médecine libérale en France ».
Ils sont invités à « reporter dès aujourd’hui » tous les rendez-vous prévus à partir du 5 janvier, et à « soutenir et amplifier » les différentes actions d’ores et déjà lancées par différentes organisations et collectifs, comme un mouvement de grève dans le sud-est de la France le 3 décembre.
L’appel est signé par les sept syndicats de médecins représentatifs des médecins libéraux (MG France, CSMF, FML et UFML pour les généralistes, Avenir Spé/Le Bloc, UFML et SML pour les spécialistes), et par d’autres organisations comme Jeunes Médecins et Médecins pour demain. Il est destiné également à « tous les internes et étudiants en médecine ».
Les syndicats estiment que le projet de budget de la « Sécu » constitue une « attaque inédite depuis la création de la Sécurité sociale en 1945 » contre la médecine libérale.
Ils lui reprochent notamment de « supprimer la négociation conventionnelle », une allusion à l’article 24 du projet de loi qui prévoit la possibilité donnée à l’Assurance-maladie de revoir unilatéralement les tarifs de certains secteurs quand une rentabilité excessive est constatée. L’appel est destiné également à « tous les internes et étudiants en médecine ».
Les syndicats dénoncent également l’article 26 qui prévoit l’instauration d’une surcotisation sur les suppléments d’honoraires des médecins du secteur 2 (conventionnés à dépassement d’honoraires) et sur les revenus du secteur 3 (non conventionnés).
Mobilisation croissante face à la réforme de la Sécurité sociale
Parmi les actions prévues, les syndicats demandent notamment aux médecins de ne pas « signer les contrats d’engagements France Santé » (labellisation de structures médicales capables notamment de proposer un rendez-vous en moins de quarante-huit heures) annoncé dès son arrivée à Matignon par Sébastien Lecornu.
A partir du 3 décembre, ils les appellent à ne plus alimenter le dossier médical partagé (DMP). Ils les invitent également à « systématiser la demande de validation des arrêts de travail par le service médical » de l’Assurance-maladie.
Une « grande manifestation nationale » est prévue le 7 janvier à Paris. L’ensemble des organisations syndicales représentatives de médecins rejoint ainsi un mouvement qui avait commencé à cristalliser depuis plusieurs semaines.
Le syndicat Le Bloc, notamment, avait déjà annoncé que des milliers de chirurgiens feraient grève entre le 5 et 19 janvier. Les praticiens sont appelés à s’exiler à Bruxelles pendant la période pour ne pas être réquisitionnés par les autorités.
L’UFML avait déjà annoncé mercredi 26 novembre matin qu’elle rejoignait cet appel.

