La ténacité a fini par payer. Jeudi 19 septembre, les députés et les sénateurs ont fini par obtenir une partie des éléments budgétaires qu’ils réclamaient depuis plus de deux mois. Les services du premier ministre leur ont transmis en milieu de journée non pas le « tiré à part » formel qu’ils auraient dû recevoir le 15 juillet au plus tard selon la loi, mais un document de synthèse qui, sans avoir la même valeur juridique, fournit néanmoins des données précises sur les dépenses de l’Etat prévues pour 2025, ministère par ministère.

Dans la présentation, les services de Matignon prennent soin de souligner que le document n’engage pas Michel Barnier. Il ne s’agit que d’un « projet de rapport », établi « sur la base des lettres plafonds signées le 20 août » par l’ex-premier ministre, Gabriel Attal. Ces chiffres constituent une « base technique pour préparer le budget », mais « ne préjugent pas des modifications et ajustements qui pourront être proposés » par le futur gouvernement, quand il aura bouclé sa future loi de finances.

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Ce « simili-tiré à part » de 13 pages, consulté par Le Monde, confirme les premiers éléments qui avaient filtré au cours de l’été. Globalement, Gabriel Attal avait prévu un gel des dépenses de l’Etat en 2025 par rapport au budget initial de 2024, à 492 milliards d’euros. Mais, au-delà de cette stabilité générale, certains ministères sont privilégiés, tandis que de nettes économies sont réalisées sur d’autres missions.

Le budget de la défense en hausse

Le travail et l’emploi font ainsi l’objet d’un coup de rabot imposant. Ses crédits baissent de 2,3 milliards d’euros, soit 6,9 % d’une année sur l’autre. « La France connaît le plus bas taux de chômage enregistré depuis plus de quarante ans, proche de 7 % de la population active », se justifie le gouvernement dans ce document. Dans ce contexte, il était prévu de réduire les primes à l’embauche des apprentis « pour cibler les contrats pour lesquels le soutien public est le plus efficient », ainsi qu’une « optimisation de la gestion » de France Compétences.

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Autre victime des coupes budgétaires annoncées, l’aide publique au développement. Son budget diminuerait de 1,3 milliard d’euros, soit 19,4 %. Sans être aussi importante en volume (300 millions d’euros), une baisse très significative (– 27 %) affecte aussi, dans ce projet provisoire, les crédits attribués à la transformation et la fonction publiques.

A l’inverse, la défense bénéficie d’une hausse de ses crédits de 7 %, soit 3,3 milliards d’euros. « Le réarmement et le développement de l’investissement militaire s’inscrivent dans la situation internationale et les différentes menaces auxquelles le pays doit faire face, indique le document. Cet investissement supplémentaire assurerait les dépenses d’investissement et les commandes de matériel nécessaires à la modernisation de nos armées. »

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