La diète forcée s’est apparemment révélée efficace. En janvier, en l’absence de budget, l’Etat soumis au régime des « services votés » a beaucoup moins consommé de crédits que les années précédentes. C’est ce que montrent les chiffres publiés mardi 4 mars par le ministère des comptes publics. D’une année sur l’autre, les dépenses du budget général effectuées en janvier ont diminué de 6,2 milliards d’euros, soit 16 %, pour atteindre 32,3 milliards d’euros. Comme les recettes fiscales, elles, ont progressé, le déficit mensuel de l’Etat s’est limité à 17,3 milliards d’euros, contre 25,7 milliards en janvier 2024.

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Faute d’accord sur le budget après la chute du gouvernement Barnier, l’exécutif avait fait voter à l’Assemblée nationale et au Sénat, en décembre 2024, une loi spéciale, un texte très court permettant à l’Etat de continuer à percevoir les impôts, à s’endetter, et à dépenser un peu d’argent, notamment pour payer les fonctionnaires et éviter un shutdown à l’américaine.

« Décalage de certains versements »

Selon ce texte, l’Etat n’avait pas le droit de dépenser en 2025, dans chaque domaine, davantage que ce qui avait été prévu dans le budget de 2024. En outre, Michel Barnier, puis son successeur, François Bayrou, avaient choisi d’appliquer ce dispositif de façon stricte, en demandant à tous les ministères, tant qu’aucun budget n’était voté, de limiter leurs dépenses au minimum vital. « Les dépenses qui ne sont pas strictement nécessaires sont exclues », résumait le ministère de l’économie et des finances dans un document diffusé à toutes les administrations, le 14 janvier.

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Dans ce cadre, de nombreuses dépenses ont été bloquées ou décalées. La baisse de 6,2 milliards d’euros des dépenses de l’Etat « résulte principalement du décalage de certains versements au titre de dépenses d’intervention portées par les ministères sociaux » ainsi que « du calendrier des dépenses de fonctionnement du ministère des armées », précise Bercy.

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