
Les plus grandes manifestations en Bulgarie depuis un quart de siècle ont obtenu une première victoire. Après deux immenses démonstrations de force dans la rue, avec, à deux reprises, une centaine de milliers de personnes dans les rues de Sofia (pour un pays de 6,7 millions d’habitants), le premier ministre bulgare, Rossen Jeliazkov, a annoncé sa démission, jeudi 11 décembre, onze mois seulement après avoir pris son poste : « Nous avons entendu les manifestants. »
La Bulgarie s’enfonce ainsi un peu plus dans la crise politique. Le pays a connu sept élections législatives depuis 2021. Les huitièmes vont être organisées dans quelques mois, tandis qu’un gouvernement technique va assurer la transition. Les semaines à venir seront hautement symboliques, puisque la Bulgarie, qui est entrée dans l’Union européenne (UE) en 2007, va passer à l’euro le 1er janvier 2026. Selon toute vraisemblance à cette date, elle sera sans gouvernement stable ni budget pour l’année 2026.
Il n’est pas sûr pour autant que la chute du gouvernement suffise à calmer la colère de la rue. A Sofia, mercredi soir, bravant le froid, les dizaines de milliers de manifestants – les organisateurs en revendiquent 150 000 – réclamaient bien plus. « On ne veut pas que nos enfants connaissent les mêmes dirigeants pourris, ceux qui ont installé la corruption au plus haut niveau », expliquait Ivan Gyaurski, 39 ans, son fils sur les épaules.
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