Lundi, une rixe surréaliste a éclaté dans la cour d’assises de Bordeaux (Gironde).
Alors qu’une affaire de meurtre en bande organisée était jugée, des jeunes de quartiers rivaux se sont affrontés.
Des témoins ont décrit un déferlement de violences.
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Violences chez les jeunes : un phénomène qui inquiète de plus en plus
Le deuxième jour de procès a débuté sous haute surveillance, mardi matin. Avec une présence policière multipliée par trois, tandis que la capacité d’accueil de la salle était divisée par deux. Lundi soir, le premier jour de procès du meurtre de Lionel, 16 ans, abattu lors d’une fusillade, s’achevait quand une bagarre a éclaté entre deux bandes de quartiers rivaux.
Les premiers coups sont échangés à l’entrée du tribunal, comme le montre la vidéo du JT de TF1 qui accompagne cet article. Mais une partie du groupe force le passage et parvient à pénétrer directement dans la salle d’audience. Accusés, avocats et membres de la famille sont toujours sur place.
Ils avaient des gants, habillés en noir, costauds. Ils faisaient peur à nous, les parents. Il a fallu que la police intervienne
Ils avaient des gants, habillés en noir, costauds. Ils faisaient peur à nous, les parents. Il a fallu que la police intervienne
Le père de Lionel
Ce mardi matin, les parents de la victime sont encore traumatisés par la violence de la scène. « Ça m’a choquée, en fait. Sur le moment, j’ai réagi à chaudes larmes. Je me dis qu’ils ne respectent même pas la mémoire de mon fils », déplore la mère de Lionel. « Ils avaient des gants, habillés en noir, costauds. Ils faisaient peur à nous, les parents. Il a fallu que la police intervienne. Ils ont fait un boulot remarquable pour pouvoir les séparer. On espère que ça ne va pas se reproduire », souligne le père.
La situation a aussi choqué les avocats des différentes parties. Ils demandent davantage de protection pour reprendre les échanges. « Mes clients m’ont dit que si ça se passe comme ça, il faut qu’il y ait un huis clos. Il faut qu’il y ait des mesures qui soient prises parce que nous, on ne vient pas pour se battre. »
Mardi matin, le procès a pu reprendre dans un climat plus apaisé. À la suite des incidents, une enquête a été ouverte pour violences en réunion.