• Donald Trump a vivement critiqué Emmanuel Macron lundi, après avoir quitté prématurément le sommet du G7.
  • Le président français a répondu qu’il n’était pas « ému » par les critiques de son homologue, qualifiant l’incident de « péripétie ».
  • En revanche le chef de l’Etat français persiste à dire que l’Américain a « changé d’avis » et de position vis-à-vis de la guerre entre Israël et l’Iran.

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Israël-Iran en guerre, la crainte de l’escalade

Le président américain n’avait pas ménagé son homologue français, après avoir quitté le G7 de Kananaskis prématurément. Alors qu’Emmanuel Macron avait allégué que Donald Trump partait pour obtenir un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, ce dernier avait lancé sur son réseau social : « Emmanuel ne comprend jamais rien« . Quelque de chose « de bien plus grand » était l’objectif du président américain, sur lequel le monde a spéculé toute la journée ce mardi. 

Ce soir, depuis le Canada, le président français a qualifié de « péripétie » la virulente critique de Trump, qui « ne l’émeut pas »

Le chef de l’Etat français a également affirmé que son homologue américain s’était bien prononcé pour un cessez-le-feu la veille et avait « changé d’avis » après son retour aux Etats-Unis, et que c’est lui qui devrait être questionné sur ce revirement. 

Si c’est le cas, le changement de pied est radical, puisque le locataire de la Maison Blanche semble aujourd’hui vouloir s’engager au côté d’Israël dans son offensive sur l’Iran, y compris militairement, quand au Canada il semblait être le principal avocat d’une désescalade et d’un cessez-le-feu négocié.

Au fil des heures, la position de Donald Trump a en effet pris un virage beaucoup plus offensif que celle qu’il affichait depuis le début de l’offensive israélienne le 13 juin dernier. Il a d’abord appelé à « évacuer Téhéran », alors qu’il était encore à bord d’Air Force One, un message qui a jeté sur les routes des milliers d’habitants de la capitale iranienne. 

Puis, de retour à Washington, dans une rafale de messages publiés en quelques minutes sur le réseau dont il est propriétaire, Truth Social, le président américain a exigé une « capitulation sans conditions » de Téhéran, sous-entendant que l’ayatollah Khamenei pouvait être abattu à tout moment, et affirmé contrôler l’espace aérien iranien. Surtout, dans chacun de ces messages, le président américain a utilisé un « nous » inédit, qui semble associer les États-Unis à Israël.

Emmanuel Macron craint le « chaos » en cas de changement de régime

La « capitulation » exigée de Téhéran, semble sans rapport avec la destruction des capacités nucléaires de l’Iran, qui était l’objectif de guerre affiché par Israël au début de son opération. C’est ce qu’a souligné Emmanuel Macron ce mardi soir depuis le Canada, en rappelant que renverser un régime par une action militaire promettait le « chaos » dans la région. Le président français a même explicitement rappelé les précédents catastrophiques en Irak et en Libye, et réaffirmé sa position : « Oui à ce que l’Iran n’ait jamais l’arme nucléaire », mais « non aux frappes sur des infrastructures énergétiques, ou sur des civils ».

Il a cependant estimé que l’on avait toujours « besoin des États-Unis pour faire revenir tout le monde autour de la table des négociations ». Emmanuel Macron est allé jusqu’à supposer, à haute voix, que Donald Trump essaye en fait de mettre une pression maximale sur le régime iranien, et n’avait fait que « remettre de l’ambiguïté dans sa position » – sans avoir de réelles intentions militaires.

Frédéric SENNEVILLE

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