En quelques années, le Maroc est devenu le troisième lieu de résidence préféré des retraités français dans le monde.
Leur nombre a notamment triplé en dix ans dans la région d’Agadir, dans le sud du pays.
Une équipe de TF1 est allée à la rencontre de ces Français séduits par le climat, le faible coût de la vie, et des dispositions fiscales très avantageuses.

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Découverte et évasion

Si le thermomètre affiche moins de dix degrés à cette époque de l’année à Paris, les retraités français sont de plus en plus nombreux à profiter de la douceur de l’automne… au Maroc . En quelques années, ce pays du Maghreb est en effet devenu la troisième destination préférée des Français à la retraite dans le monde. À titre de repère, rien qu’à Agadir, ces derniers seraient environ 4.000, soit trois fois plus qu’il y a dix ans. C’est notamment le cas de Nathalie, 62 ans, et Yves, 64 ans, un couple qui vit dans le centre d’Agadir depuis dix ans. Avec un cout de la vie deux fois moins élevé qu’en France , des avantages fiscaux et du soleil toute l’année, cette région est à leurs yeux un paradis pour profiter de sa retraite à trois heures de vol seulement de Paris.

Avec ses 2800 euros de retraite mensuelle, ce couple de Marseillais a pu s’offrir la location d’une maison comprenant une salle à manger, une grande chambre, une plus petite, une salle de bain, des toilettes, mais aussi un patio et un jardin de 100 m².« Une maison comme ça, ça coute 8000 dirhams par mois, donc ça correspond à environ 800 euros, en électricité on doit être à 500 dirhams par mois donc 50 euros et puis l’eau, c’est 50 dirhams », détaille Nathalie dans le reportage de Sept à Huit, qu’on peut retrouver en tête de cet article.  

« Douceur de vivre »

Tous les retraités français résidant au Maroc bénéficient d’une exonération d’impôts considérable mise en place par l’État marocain. Pour l’obtenir, il suffit d’ouvrir un compte en banque dans le pays. Ces anciens agents commerciaux dans le bois sont tombés amoureux du Maroc il y a vingt ans. « Le choix est venu parce qu’en discutant avec une dame dans l’avion elle nous disait qu’avec 1000 euros par mois, elle avait une location, elle mangeait et avait même de quoi prendre l’avion une fois par mois pour aller voir ses enfants, on s’est dit : pourquoi pas », explique encore la retraitée. Avant de sauter le pas, en 2014 en prenant sa retraite anticipée, le couple passionné de marche est dans un premier temps venu en vacances au Maroc, parcourant le pays. « Il y a une douceur de vivre à Agadir qu’on n’a pas dans d’autres villes du Maroc », estime Yves.

Mais aussi de quoi se nourrir sainement à moindre coût. La région d’Agadir est la plus grande zone de production de fruits et légumes du pays, principalement dédiés à l’exportation vers l’Europe, à commencer par les tomates. Ainsi, lorsqu’elle se rend au souk d’Agadir, Nathalie dépense moins de dix euros en fruits et légumes en moyenne, avec de quoi tenir une semaine. 

« J’ai décidé de ne plus faire la cuisine »

Pour réunir la communauté de retraités français, Nathalie et Yves font partie d’une association qui propose une vingtaine d’activités. L’occasion pour les plus anciens, comme Jo la mère de Nathalie, âgée de 80 ans, de rompre leur isolement. Il y a cinq ans, après le décès de son mari, elle a pris la décision de quitter Grenoble pour rejoindre sa fille.

Tous les lundis, les seniors français se rejoignent par exemple au restaurant. S’ils peuvent se permettre ces petits plaisirs, c’est que le prix n’a rien à voir avec ceux pratiqués en France. « Depuis qu’on est là, j’ai décidé de ne plus faire la cuisine, ça ne serait pas possible d’aller au restaurant tous les jours en France », explique Jo. 

Avec 340 jours de soleil par an, la région d’Agadir, nichée entre l’Atlantique et les montagnes de l’Atlas, est la vitrine du développement touristique du Maroc. À 20 minutes au nord de la ville se trouve Taghazout Bay. Hôtels de luxe sur des kilomètres, plus de 2000 logements à vendre… le roi du Maroc en personne a décidé de transformer ce village de pêcheurs, déjà un spot de surf mondialement connu, en station balnéaire haut de gamme.

Un eldorado, mais pour combien de temps ? Derrière la pluie d’avantages, les retraités français sont confrontés à une autre réalité : le Maroc vit depuis six ans une sécheresse historique, avec des pics de chaleur comme les 50 degrés enregistrés à Agadir en 2023. Les barrages et les nappes phréatiques sont au plus bas, pompés par une agriculture intensive.


La rédaction de TF1info

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