Donald Trump menace d’augmenter les droits de douane à hauteur de 25% sur les produits européens à partir du mois d’avril.
En France, les producteurs de vins et de spiritueux se préparent déjà.
Leurs exportations vers les États-Unis pourraient être remises en cause.

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Commerce mondial : Trump déclenche la « guerre des taxes »

Pour les vignerons français, impossible de ne pas y penser : l’ombre des menaces de Donald Trump plane au-dessus de leurs vignes. Le président américain souhaite augmenter les droits de douane s’appliquant sur les produits importés d’Europe. Une nouvelle taxe, encore incertaine, qui pourrait s’appliquer dès le 2 avril prochain. Les producteurs français seraient alors en première ligne, comme le montre le reportage du 20H en tête de cet article. Les États-Unis sont en effet le plus gros importateur de vins français.

Ça va avoir une influence forte sur notre chiffre d’affaires.

Thierry Daulhiac, vigneron

Thierry Daulhiac, gérant du domaine Château le Payral à Saussignac (Dordogne), exporte environ 20% de sa marchandise vers les États-Unis. Il avait déjà subi des droits de douane similaires en 2019, lors du premier mandat de Donald Trump, mais ses plus gros clients restent américains. « Forcément, ça va avoir une influence forte sur notre chiffre d’affaires et notre capacité à rembourser les emprunts », s’alarme-t-il au micro de TF1.

Une partie de sa clientèle a pourtant choisi de faire des stocks en urgence, pour qu’un maximum de bouteilles traversent l’Atlantique avant la mise en place des droits de douane nouvelle version. « Là, il y a 1.440 bouteilles à peu près qu’on prépare pour un client à Boston. Il y a eu un premier importateur qui a déjà pris ses précautions, là c’est un second qui veut essayer de faire passer sa commande avant que Trump mette ses taxes », explique le producteur au micro de TF1.

Autre département, mais même inquiétude : à Cérons, en Gironde, Caroline Perromat est directrice commerciale d’un domaine dont 15% du chiffre d’affaires est réalisé aux États-Unis. Leurs bouteilles coûtent pour le moment 25 dollars, mais il faudra bientôt convaincre les clients de dépenser davantage : « Ça va sûrement passer par un voyage aux États-Unis au printemps. La priorité, c’est de garder nos clients et de conserver ces marchés. Il faut montrer que ce n’est pas parce que les taxes ont augmenté, et donc que les prix des vins ont augmenté, qu’il faut que tout le monde considère que le marché est abandonné. »

Les spiritueux ne seront pas non plus épargnés. Xavier Darroze, propriétaire-gérant de Darroze Armagnacs à Roquefort (Landes), réalise 15% de ses ventes outre-Atlantique. Si les taxes sont bien mises en place, il compte se replier vers les pays voisins : « Ça poserait réellement un vrai souci d’orientation de notre stratégie export vers des pays plus proches. La France bien sûr et on mettrait peut-être un peu plus d’énergie sur des pays européens. » 

En attendant, toute la filière nourrit l’espoir que Washington fasse machine arrière. Mais dans le cas contraire, l’Union européenne a promis de répliquer. C’est ce que demande le syndicat des Vignerons indépendants, rapporte le magazine Lyon Capitale : « Sans une action immédiate du gouvernement français et de l’Union européenne, nos vignerons vont perdre un marché vital et voir leurs entreprises menacées. »


La rédaction de TF1info | Reportage : Antoine CAZABONNE, Kanumera CREICHE, Christophe DEVAUX

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