
Epargner aux patientes des traitements intensifs car elles n’en tireraient aucun bénéfice, alors même qu’elles risqueraient de subir leurs effets toxiques. Les oncologues commencent à s’emparer de cette question sensible, comme en témoignent deux études récentes. Ainsi d’un essai clinique aux résultats publiés le 4 août dans une revue médicale de référence, The Lancet, mené chez des femmes âgées atteintes de cancers du sein hormonodépendants – les plus fréquentes des tumeurs du sein, soit 70 % d’entre elles, tout particulièrement à partir de 70 ans.
« Cela a-t-il du sens de s’acharner à faire de la chimiothérapie chez toutes les patientes de plus de 70 ans opérées d’un cancer du sein hormonodépendant, en plus de leur hormonothérapie ? » C’est la question que pose le professeur Etienne Brain, oncologue à l’Institut Curie à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), à la lumière des résultats de cette étude qu’il a coordonnée.
Promu par le réseau Unicancer et mené dans 84 centres cliniques en France et en Belgique, cet essai, nommé « Aster 70s », a recruté 1 969 patientes atteintes d’un tel cancer, âgées de 70 à 95 ans (âge médian de 75,1 ans), entre avril 2012 et avril 2016. Toutes avaient été opérées de leur tumeur. Pour chacune d’elles, le tissu tumoral a été passé au crible d’un biomarqueur pronostique, le « grade génomique ». Développé par Ipsogen, ce test analyse quatre gènes impliqués dans la prolifération des cellules tumorales ; cette signature génomique livre alors un indice de l’agressivité du cancer.
Il vous reste 80.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.