Le « nesting » est un mode de résidence alternée pour les parents, qui viennent au domicile de leurs enfants.
Ce concept est rassurant pour les enfants, qui restent dans la maison de famille qu’ils connaissent.
Pour les parents séparés, le « nesting » peut représenter une charge importante.
On compte en moyenne 80 000 divorces par an en France au cours des dernières années, selon les chiffres du ministère de la Justice. Plus de 450 000 enfants se retrouvent, de ce fait, en garde alternée chez leurs parents, indique l’Insee. Pour limiter les conséquences sur leur progéniture, certains adultes mettent en place le « nesting », une résidence alternée inversée. Quel est ce concept et quels sont ses avantages ? On vous explique.
Le concept du « nesting »
Le terme « nesting » provient du mot anglais « nest », qui signifie le nid, en français. Cette tendance, née aux États-Unis, fait de plus en plus d’adeptes en Europe depuis une vingtaine d’années. Il s’agit d’une résidence alternée inversée, puisque ce concept veut que ce soient les enfants qui gardent la maison. L’objectif est de conserver le nid, c’est-à-dire la maison où la famille vivait avant la séparation. Plutôt que d’avoir à changer de maison une semaine sur deux, ce sont les parents qui se déplacent pour les rejoindre à tour de rôle. L’ex-couple peut alors décider de se partager un autre logement, où chacun réside lorsqu’il n’est pas au domicile familial. Pour une question d’intimité, certains adultes peuvent aussi préférer avoir leur propre appartement chacun.
Quels sont les avantages du « nesting » ?
L’avantage premier du « nesting » est de permettre aux enfants de conserver le domicile familial, ce cocon rassurant où ils ont leurs repères. Ce lieu représente aussi une forme de stabilité et de continuité, car il leur permet de conserver leur mode de vie, leur chambre, leurs jouets, etc. Ils n’ont, par ailleurs, pas à subir un déménagement. Ce concept permet ainsi d’adoucir la séparation des parents. Le « nesting » a également pour avantage de ne pas contraindre les enfants à changer de maison chaque semaine pour voir leurs parents à tour de rôle. Ils n’ont donc pas à gérer les préparatifs associés aux départs, ni à avoir toutes leurs affaires en double.
Une organisation plus compliquée pour les parents
Si le « nesting » est sans aucun doute plus doux pour les enfants, il est néanmoins beaucoup plus contraignant pour les parents. Ils doivent en effet se partager un autre logement et trouver un fonctionnement commun pour ce lieu de vie. Mais, si l’entente est impossible, les ex-conjoints sont alors contraints d’assumer les frais d’un logement supplémentaire, en plus de ceux liés à la maison familiale. L’option du « nesting » n’est donc envisageable que pour les personnes aisées financièrement.
Ce concept de résidence alternée inversée implique également une certaine rigueur de la part des parents dans la tenue du logement familial. Et pour cause, l’adulte qui vient prendre le relai n’apprécierait pas de trouver une maison désordonnée, un frigo dépourvu d’aliments de première nécessité, ou encore de la vaisselle sale dans l’évier. Il est donc nécessaire que les ex-époux s’entendent sur des règles de vie à respecter et qu’ils s’y tiennent.
Enfin, il est nécessaire que les parents expliquent clairement la situation à leurs enfants. Le fait de garder la maison de famille peut en effet laisser aux petits l’espoir qu’ils se remettent un jour ensemble. Il n’est pas bon pour eux d’attendre désespérément que cela arrive, d’autant plus si cette éventualité est totalement écartée. Il ne faudrait pas que ce fonctionnement, censé les rassurer, conduise finalement à leur créer de l’anxiété.