En vigueur depuis mars 2024, le règlement des terrasses de Lyon indique qu’il est désormais interdit de manger debout à l’extérieur des bars et des restaurants de la ville.
L’article en question était jusqu’ici passé inaperçu.
La mairie de Lyon veut sévir et demande aux établissements de se mettre en conformité.
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Le 13H
C’est une nouvelle dont Jérémy Dufour, patron du restaurant Grenette Café à Lyon (Rhône) se serait bien passé. En vigueur depuis mars 2024, l’article 25 du règlement des terrasses de la ville de Lyon (nouvelle fenêtre) interdit la consommation debout (nouvelle fenêtre) dans les bars et restaurants, ainsi que l’installation de « bancs », de « banquettes ». Les tables hautes type mange-debout doivent aussi être enlevées. Un règlement qui prévoit une mise en conformité au 1er janvier 2025.
Jusqu’ici passée sous les radars, cette règle est revenue sur la table à l’approche du retour des beaux jours et de ses traditionnels apéros en terrasse (nouvelle fenêtre). Comme le souligne Le Progrès (nouvelle fenêtre), l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) du Rhône a rappelé l’existence de ce règlement dans un courrier envoyé à ses adhérents.
La tradition des « mange-debout »
« Ça, c’est ce qu’on avait historiquement dans beaucoup de bistrots et autres, surtout pour les bars », explique Jérémy Dufour dans le reportage du 13H de TF1 visible en tête de cet article, en montrant des tables « mange-debout » devant son restaurant. « Maintenant, c’est terminé, on n’a plus le droit », poursuit-il en se dirigeant ensuite vers des tables devant lesquelles on reste assis : « On est obligé de passer à ça, que ce soit sur du bar ou sur de la restauration. »
Avec cette interdiction de consommer debout, la mairie de Lyon espère éviter les attroupements autour des tables hautes, qui provoqueraient des nuisances. Les habitués d’un établissement rencontrés par notre équipe ne sont pas convaincus. « Qu’il y ait une table haute, qu’il y ait une table basse ou pas de table du tout, dans tous les cas, il y aura des gens dehors », affirme un client, tandis qu’un autre déclare : « Pour moi, ce n’est pas la hauteur de la table qui fait la nuisance. »
La mairie durcit le ton
Mais pour la mairie de Lyon, la réglementation est claire : dans la ville, la consommation debout est interdite, et chaque professionnel doit maîtriser sa terrasse. « La consommation en dehors des assises réservées aux terrasses est interdite. La consommation debout, que ce soit dans ou hors de l’emprise de la terrasse, est interdite », peut-on lire dans l’arrêté.
« C’est effectivement plus simple de le faire quand vous avez des chaises et des tables plus classiques que quand vous avez des bancs où on peut être tant deux que quatre, ou des mange-debout où on peut être cinq autour », admet Valentin Lungenstrass, adjoint (Les Écologistes) à la mobilité, à la logistique urbaine, aux espaces publics et au tourisme responsable de Lyon.
Un coût conséquent pour les restaurateurs
Cette réglementation ne fait pas les affaires de Gonzague, gérant du Bistrot des Célestins, qui n’a que des tables hautes sur sa terrasse. Alors avec ses collègues, ils ont trouvé un système D : garder les plateaux et ne changer que les pieds pour en faire des tables basses. « J’ai entre 15 et 20 tables extérieures. Ça va coûter entre 1500 et 2000 euros », s’inquiète Gonzague. Plus loin, un autre patron va lui aussi devoir changer ses tables hautes. La facture va s’élever à 15.000 euros.
La problématique concerne plusieurs établissements de Lyon, qui doivent dès aujourd’hui se mettre en règle. Mais pour l’Umih, ce n’est qu’un moindre mal. « Je préfère pouvoir continuer à ce que Lyon exploite ses terrasses jusqu’à 1h du matin plutôt qu’être restreint à 22h30. Tout ça parce qu’on veut garder les mange-debout. Je pense qu’on a beaucoup plus à gagner en exploitant jusqu’à 1h du matin », assure Thierry Fontaine, président de l’Umih du Rhône.
Pour ceux qui ne se conforment pas à la règle, les sanctions peuvent aller du simple avertissement à l’abrogation pure et simple de l’autorisation de terrasse.
