Souvent présenté comme le pape des petites phrases et des grands voyages, en opposition à son prédécesseur, Benoît XVI, qui faisait figure d’intellectuel de bibliothèque féru de théologie et de philosophie, François, mort lundi 21 avril au Vatican, a aussi été un grand pape de l’écrit. Philosophe et théologien de formation, il a publié de nombreux textes, dont certains ont étonné par leur contenu inédit, et d’autres par leur écho mondial exceptionnel.
Il existe une quinzaine de types de documents officiels différents que les papes peuvent publier : des bulles aux encycliques, homélies, exhortations apostoliques ou méditations. « Ces nombreuses catégories peuvent paraître étonnantes et très subtiles, mais elles permettent de distinguer les prises de position essentielles de celles qui le sont moins, explique Michel Fédou, professeur de théologie aux Facultés Loyola Paris. Quand le pape François faisait une déclaration dans l’avion au retour d’un voyage, il s’engageait, bien sûr, mais ce qu’il disait n’avait pas le même poids que ce qu’il écrivait dans une encyclique [lettre du pape adressée à l’ensemble de la communauté catholique ayant valeur d’enseignement et rappelant la doctrine de l’Eglise]. »
Une subtilité que François maîtrisait parfaitement. En douze années de pontificat, il a proportionnellement autant publié (4 encycliques, 7 exhortations apostoliques, 91 lettres apostoliques) que Benoît XVI en près de huit années (d’avril 2005 à février 2013 : 3 encycliques, 4 exhortations apostoliques, 65 lettres apostoliques). De manière inhabituelle, la première encyclique du pape François, Lumen Fidei (« La lumière de la foi », juin 2013), a été écrite à quatre mains avec son prédécesseur, qui l’avait commencée avant de démissionner et lui en avait confié l’achèvement.
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