Un bel été placé sous le signe des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris s’est achevé il y a un peu plus d’un mois, le 8 septembre précisément. Pourtant, cette parenthèse ressemble déjà à un lointain souvenir. Côté compétition et spectacle, la presse internationale, le grand public et les politiques de tout bord ont gardé en mémoire un moment de joie et de fierté qui, pendant quelques semaines, a su rassembler un pays divisé.

Au-delà des stades et de l’ambiance générale entourant Paris 2024, un autre indicateur est devenu primordial pour tout organisateur d’événement sportif : le récit qui en a été fait sur les réseaux sociaux. Comment ont réagi les internautes sur les comptes officiels – X, Instagram, Facebook, YouTube et TikTok – des JOP ? Ont-ils été éblouis par les Jeux ou les ont-ils critiqués ? Les Jeux ont-ils déclenché leur lot d’insultes ou de messages haineux ? Quels sont les athlètes qui ont le plus fait parler d’eux ?

La société française Bodyguard, spécialisée dans la modération des contenus numériques, est en mesure d’apporter certaines réponses. Pour Le Monde, elle a observé les échanges qui ont lieu sur les plateformes sociales du Comité international olympique (CIO) et du Comité international paralympique (IPC). C’est son cœur de métier depuis 2021 : protéger les comptes de marques ou d’institutions sportives comme la Ligue de football professionnel, le club italien de la Juventus Turin, le tournoi de Roland-Garros ou encore la Fédération française de football et ses internationaux (masculins, féminins et espoirs).

« Valeurs décadentes de l’Occident »

Le principe est simple : une technologie, alimentée par une intelligence artificielle (IA), masque en quelques millisecondes les écrits jugés toxiques en quarante-cinq langues – ceux-ci n’étant alors visibles que pour leur auteur –, mais aussi les émojis ou autres pictogrammes (en forme de banane pour insulter un sportif noir, par exemple). « De ce côté-là, les Jeux ont été en grande partie une réussite », explique Charles Cohen, fondateur et président de Bodyguard, en s’appuyant sur le volume des posts envoyés sur les comptes des JOP tout au long de l’été.

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En deux semaines de compétition, du 26 juillet au 11 août, le CIO a reçu un peu moins de 3,2 millions de publications – en majorité en anglais – sur ses cinq comptes sur les réseaux sociaux et en a généré plus de 12 000 sur ses différentes plateformes. Les commentaires positifs (28,5 %) ont largement pris le dessus sur les critiques (1,58 %) et les discours de haine (2,5 %), essentiellement des insultes transphobes, homophobes et racistes. 64 % des contributions sont « neutres », c’est-à-dire qu’elles n’ont suscité, dans leur formulation, aucune émotion.

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