- Plusieurs drones ont survolé jeudi 4 décembre la base qui abrite les sous-marins de la dissuasion nucléaire française de l’Île Longue.
- Une enquête a été ouverte par le parquet de Rennes en charge des investigations. TF1info fait le point sur ce que l’on sait de ce survol.
Il n’y avait pas que le phénomène de super Lune à observer jeudi soir au-dessus du territoire français. Dans la rade de Brest, plusieurs drones ont survolé la base qui abrite les sous-marins de la dissuasion nucléaire française de l’Île Longue (Finistère). Le parquet de Rennes a annoncé ce vendredi 5 décembre qu’aucun drone n’a été abattu et qu’« aucun lien avec une ingérence étrangère »
ne peut être fait à ce stade. TF1info fait le point sur ce que l’on sait de ce survol de drones.
Plusieurs drones détectés, aucun pilote identifié
Jeudi soir, vers 19h30, plusieurs engins ont survolé la base sous-marine de l’Île Longue. Un tir de brouilleur « et non pas d’arme à feu »
a alors été fait par les fusiliers marins, indique ce vendredi soir le procureur de Rennes Frédéric Teillet. Le parquet de Rennes, compétent en matière militaire, a ouvert une enquête judiciaire et est en charge des investigations.
Il indique qu’aucun drone n’a été abattu ni de pilote identifié. « Aucun lien avec une ingérence étrangère n’est donc fait »
, a ajouté le procureur. L’enquête doit « confirmer ou non qu’il s’agit bien de drones »
et déterminer « le type et le nombre d’engins »
, a-t-il précisé. Selon une source proche du dossier, ce sont cinq drones qui ont survolé la base.
Un peu plus tôt, la préfecture maritime de l’Atlantique a indiqué que « les infrastructures sensibles n’ont pas été menacées »
par ce survol. S’il est « trop tôt pour caractériser »
l’origine des drones, ces vols au-dessus de la base sous-marine de l’Île Longue avaient « pour objectif d’inquiéter la population »
, a estimé le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, porte-parole de cette préfecture.
Un site protégé par 120 gendarmes
Sanctuaire de la dissuasion nucléaire française, la base de l’Île Longue est un site très protégé, où pénètrent chaque jour 2.000 personnes, dont 1.500 civils (nouvelle fenêtre) assurant la maintenance des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) français, dont l’un au moins est en permanence en mer pour assurer la dissuasion nucléaire.
Les SNLE sont dotés de missiles stratégiques M51 à têtes nucléaires multiples. La base est protégée par 120 gendarmes maritimes en coordination avec les fusiliers marins.
Il existe « des précédents » de survol de la zone
Les survols de drones sont interdits sur l’ensemble de la presqu’île de Crozon, dont l’île Longue fait partie, ainsi que sur une grande partie de la rade de Brest, afin de protéger les infrastructures militaires qui s’y trouvent. Il n’est cependant pas rare que cette règle soit enfreinte, le quotidien régional Le Télégramme citant des survols illégaux en 2015 et 2020.
« Il existe des précédents »
, a confirmé Guillaume Le Rasle à l’AFP. Très récemment encore, dans la nuit du 17 au 18 novembre, un survol de drone « au-dessus de la presqu’île de Crozon »
avait été signalé, mais sans survol d’emprise militaire.
EXCLUSIF – Plongée dans la base secrète des sous-marins nucléaires françaisSource : JT 13h Semaine
Les signalements de drones se sont aussi multipliés près d’aéroports et d’autres sites sensibles, dont des installations militaires, ces derniers mois en Europe du Nord, certains dirigeants voyant la main de Moscou derrière ces actions.

