Le 5 novembre prochain, les citoyens américains vont choisir leur nouveau président.
Un scrutin particulièrement tendu, avec des clivages extrêmes entre les deux camps.
Les équipes du 20H de TF1 se sont rendues à Harrison, dans l’Arkansas, tristement connue comme « la ville la plus raciste d’Amérique ».

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Élection présidentielle américaine

Rarement le pays a semblé aussi divisé , et surtout tiraillé entre des courants de pensée que tout oppose ou presque. À quelques jours de l’élection présidentielle, qui met aux prises Kamala Harris et Donald Trump, le débat politique dans le pays est polarisé à l’extrême. Les équipes du 20H de TF1 donnent la parole à de nombreux citoyens américains pour mieux comprendre les enjeux d’un scrutin tellement serré , que la moindre voix paraît pouvoir faire pencher la balance. 

Dans le reportage en tête de cet article, on plonge au cœur de la « Bible Belt » [« la Ceinture de la Bible », en français), cette vaste zone du sud-est des États-Unis connue pour son conservatisme politique et religieux. 

Au cœur de celle-ci, on trouve Harrison, dans le comté de Boone, en Arkansas. Cette localité de 13.000 âmes est tristement connue, surnommée de longue date « la ville la plus raciste des États-Unis ». En 1905, ses habitants en avaient violemment chassé les personnes noires. Aujourd’hui encore, la population, qui a voté à plus de 80% pour Donald Trump en 2020, est majoritairement blanche et hostile aux étrangers. Récemment, un youtubeur s’est installé à un carrefour de la ville avec une pancarte du mouvement progressiste « Black Lives Matter ». Les réactions qu’il a enregistrées sont d’une violence verbale édifiante, comme on peut le voir dans le reportage du 20H ci-dessus.

Ruben, d’origine amérindienne et hispanique, raconte à quel point son intégration a été difficile et la haine qu’il a subie plus jeune. « Nous étions la première famille issue de la diversité à s’installer ici dans les années 1960. Les voisins nous jetaient des pierres aux fenêtres, nous disaient de partir », témoigne-t-il. « Avec le temps, ça s’est amélioré », assure-t-il. Oui, mais voilà, un jeune pêcheur, lui aussi d’origine hispanique, semble confronté aux mêmes problèmes. « Ça existe encore pour tous les immigrés, les hispaniques… c’est même de pire en pire », assure-t-il, disant sous couvert d’anonymat faire toujours l’objet d’« insultes racistes »

La population blanche est attaquée

Thomas Robb

Dans les faits, la ville, où prospèrent les groupes suprémacistes, n’a effectivement pas beaucoup changé ces dernières décennies. On y trouve encore des membres du Ku Klux Klan , cette sinistre milice raciste de triste mémoire, née au lendemain de la guerre de Sécession en 1865. Pasteur du « Christian Revival Center » et patron des « chevaliers du Ku Klux Klan », Thomas Robb continue, chaque dimanche, de diffuser son idéologie haineuse dans son église, située à quelques kilomètres seulement de la bourgade. Comme un symbole, le drapeau confédéré, symbole du passé raciste et esclavagiste des États du sud, y flotte en permanence. 

« La population blanche est attaquée. Il y a un génocide contre les blancs, qui en plus ne se reproduisent plus assez », lance-t-il au micro de TF1. « Ce que l’on suggère, c’est une séparation physique [comprendre entre les blancs et les noirs, ndlr]. C’est la seule chose qui pourrait marcher. Les gens pourraient tous préserver leur culture et leur identité », affirme-t-il encore.

Dans cet Arkansas plus pauvre que la moyenne nationale, cette idéologie trouve encore un écho favorable. Et dans une Amérique de plus en plus polarisée, les habitants de Harrison se trouvent logiquement confortés dans leur conservatisme extrême par le candidat Donald Trump.


M.G | Reportage : Axel MONNIER, Alexandra POUPON

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