En France, on estime qu’un foyer sur deux possède un chat ou un chien.
Un marché qui pèse aujourd’hui 6 milliards d’euros.
Et pour les propriétaires les plus accros, de plus en plus de services leur sont proposés.

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Animaux de compagnie

Pendant le toilettage de Sedgy, son maître, Gaétan Lecas, a choisi le massage en duo proposé par une grande chaîne d’animalerie. Une symbiose dont il émerge avec difficulté. « C’est super, il faut s’en remettre là », lâche-t-il dans le reportage ci-dessus. Après neuf ans de vie commune, il sait qu’il a perdu depuis longtemps la bataille de la raison et de la retenue. « Chaque fois qu’on passe ici, elle repart avec un jouet, une friandise. Elle a toujours son petit truc en plus. Ce sont nos enfants. C’est pareil, sauf qu’ils ne font pas de caprice pour avoir les jouets. Quoique. Elle, ça dépend », sourit-il.

Aujourd’hui, il y en a certains qui dorment même dans les lits de leurs propriétaires. Ils sont vraiment gâtés.

Steffie Cortell, toiletteuse et vendeuse à Paris.

L’animal membre à part entière de la famille, ce changement de statut n’a pas échappé aux professionnels. Grandes surfaces, références par milliers, adaptation au grand âge avec des poussettes pour les quadrupèdes invalides… De plus en plus de services leur sont consacrés. L’important étant de vivre au plus près d’eux. 

« Je l’emmène partout. Il faut qu’elle soit belle. Ce soir, c’est restaurant », avance la propriétaire d’un chien emmené se faire toiletter. « Pour ma grand-mère, ses chiens, c’étaient les restes de la table et ils vivaient dehors. Là, aujourd’hui, il y en a certains qui dorment même dans les lits de leurs propriétaires. Ils sont vraiment gâtés. On cherche la meilleure alimentation, bio, sans céréales », admet de son côté Steffie Cortell, toiletteuse et vendeuse à Paris. 

Cela se confirme sur internet où rien n’est trop original ou discutable : on y trouve par exemple des lunettes, des maillots de bain, des bérets, à se demander comment tout ça tient en place. Jusqu’au déguisement de cowboy où là, le ridicule est assumé. Même le marché de l’ultra luxe s’y est mis. On trouve ainsi chez Gucci, des manteaux en cuir, des sacs de transport à près de 3 000 euros. Ou un panier canapé à 6.500 euros. 

La tendance : une boulangerie-salon de thé pour chien

Infiniment moins cher et résolument tendance en ce moment : la boulangerie-salon de thé pour chien. Dans le 16ᵉ arrondissement de Paris, Roma débarque pour une occasion spéciale avec sa chienne dans les bras. « En fait, c’est parce que c’est ses quatre ans. On l’aime plus que tout, alors on lui fête ça dignement », affirme la mère de la jeune fille. Elle rejoint Uzy, Rio et Hulk. Au menu du goûter : des donuts et des cupcakes préparés chaque matin. « Les cupcakes sont déjà au poulet, donc je vais mettre du bœuf sur les deux donuts », explique à ses clientes Clara Zambuto, la fondatrice de Casa del Doggo. 

Ces ingrédients naturels ont été validés par un vétérinaire, tandis que le coût de ces friandises est de 3,50 euros à 5 euros pièce. À chacun d’approuver le concept ou pas. « Nous, on conseille sur les doses à respecter pour la santé du chien. On ne va pas donner dix cupcakes ou dix donuts en une journée, évidemment. On a un devoir de conseil et c’est vraiment comme une petite gourmandise de temps en temps », assure la fondatrice.

« C’est comme un bébé »

Le plaisir, c’est aussi de célébrer l’agrandissement du foyer en figeant l’animal sur papier glacé dans un studio photo. C’est l’option retenue par Elisa Burlac, ses deux enfants, Joshua et Romy, et leur toute jeune Leïa, à la maison depuis deux mois. « C’est un vrai bouleversement un chien, et c’est vrai que là, c’est comme un bébé, donc on est tous autour d’elle, toute notre attention va sur elle. J’avais envie d’immortaliser ça et les enfants sont ravis de le faire aussi », avoue la mère de famille. 

Derrière l’objectif, Vanessa Vercel a trois décennies de shooting pour la mode, la publicité, la décoration. Depuis deux ans, elle est partenaire d’une société de coffrets-cadeaux. « C’est sportif. Il faut aimer les animaux pour faire ça », affirme-t-elle. Les compagnons à quatre pattes sont saisis au naturel ou en train de poser. Pour 79 euros, le résultat est souvent fantaisiste. C’est la récompense aussi d’une très large improvisation. « C’est tellement sympa. On rigole, on met la musique à fond, le chien saute. La photo est peut-être un peu floue parfois, mais ce n’est pas grave. L’idée, c’est d’avoir un moment à partager avec lui. Un moment de famille quoi », avance Vanessa. Le plus difficile, c’est de faire le tri. Après 200 clichés réalisés, sept seulement sont conservés.  

Balnéothérapie aux huiles essentielles

Selon la mairie de Paris, il y aurait dans la capitale 250.000 chats, mais aussi et surtout 100.000 chiens, menacés par la circulation, perturbés par des bruits et odeurs multiples, en manque d’espaces de liberté . Pour tous ces citadins, direction à présent la crèche pour chiens. Pour 40 euros la journée, on a un accès sécurisé, neuf chiens maximum et la présence constante d’Aurore, l’éducatrice canine. « Ici, on est dans l’espace où ils jouent tous ensemble, supervisés par Aurore qui s’adapte au tempérament de chacun », indique Margot Carenco, cofondatrice de « Merci Murphy ». Et à côté, c’est le coin sieste, lorsque la fatigue prend le pas sur le jeu. 

Se défouler, cohabiter, c’est justement essentiel pour Claire Faijean, la maîtresse de Paulette. « Dans la rue, c’est parfois un peu fugace comme échange. Là, c’est des vrais échanges avec des potes. Et puis il y en a qu’elle aime moins, mais c’est ça qui est intéressant aussi. C’est qu’avec Aurore, elle apprend à composer avec des chiens vers lesquels elle ne serait pas allée naturellement », avance Claire.

« Nous, on permet la première fois aux ‘dog parents’ de rester quelques moments avec le chien. Ensuite, on envoie toutes les 2 ou 3 heures des photos du chien en racontant comment ça se passe. Et les gens amènent parfois aussi des doudous pour que le chien soit réconforté », précise la cofondatrice.

Bref, comme dans toute crèche, les pensionnaires sont souvent beaucoup moins stressés que leurs accompagnants. Il faut dire qu’ils ont aussi accès au toilettage, à la balnéothérapie aux huiles essentielles, à l’ostéopathie et même au massage pour 45 euros la demi-heure.


Virginie FAUROUX Reportage TF1 : Olivier Santicchi et Marie-Laure Bonnemain

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