
[Clément Beaune, haut-commissaire à la stratégie et au plan, Salomé Saqué, journaliste et autrice, Cécile Wendling, prospectiviste et chercheuse en sciences sociales, et Hugues de Jouvenel, fondateur et rédacteur en chef de la revue Futuribles, formeront l’équipe de personnalités à laquelle nous vous proposons de vous mesurer vendredi 19 septembre à 20 h 30 lors du grand quiz du Monde, autour d’une série de questions instructives, drôles, graves, sur la façon dont Le Monde a su – ou pas – prédire le futur.]
La planification est un « réducteur d’incertitude », écrivait Pierre Massé, Commissaire général au plan sous le général de Gaulle. Cette exigence est d’autant plus nécessaire à une époque saturée d’incertitudes : réarmement mondial, urgence climatique, révolutions technologiques… Or, au lieu de donner un cap clair, la décision publique demeure trop souvent prisonnière du court terme. De l’urgence. De l’instabilité.
Pourtant, contrairement à une idée répandue, nous planifions davantage aujourd’hui qu’il y a quarante ans. Stratégie nationale bas carbone, lois de programmation militaire, scénario de mix énergétique, engagements européens sur le climat ou le numérique : la France n’a jamais disposé d’autant de documents stratégiques pour fixer des trajectoires et encadrer l’action publique. Mais, multipliés et juxtaposés, ces instruments tendent à perdre de leur force, au risque de n’être ni suivis ni respectés. La dispersion des outils comme des acteurs, nourrie par la décentralisation et l’européanisation, a affaibli l’Etat planificateur.
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