La cartomancie, et notamment le tarot de Marseille, connaît de plus en plus d’adeptes en France.
Cette pratique, considérée comme farfelue, peut être à la fois un support spirituel et un outil de développement personnel.
Parmi les 22 Arcanes majeures, cinq cartes ont mauvaise réputation pour les novices en la matière.
Depuis quelques années, le tarot a le vent en poupe. Folklorique pour certains, absurde pour d’autres, cette pratique est devenue pour beaucoup un outil de développement personnel à la fois psychologique et spirituel. Interrogée par le magazine Vogue, Chloe Carmichael, psychologue clinicienne basée à New York, explique que « l’exactitude du tirage de tarot n’a quasiment aucune importance, tant que la pratique aide le client à se sentir soutenu et connecté à son moi le plus sain et le plus authentique« . Néanmoins, lorsque l’on débute dans le tarot, certaines cartes peuvent susciter de l’appréhension. Mal comprises, elles ne sont pourtant pas synonymes de mauvais présages.
L’arcane sans nom
Parfois appelée « La Mort », l’arcane XIII est représentée par un squelette faucheur, qui certes, dans la tradition populaire, incarne la mort. Pourtant, son vrai nom est « l’arcane sans nom ». « Certains consultants s’effraient à la seule vue de cette carte« , explique l’artiste multiforme, psychothérapeute et tarologue Alejandro Jodorowsky dans son livre La voie du tarot. Cependant, « elle invite à une purification radicale du passé, à une révolution qui se situe dans les profondeurs non verbales« . Cette carte, en réalité, invite le consultant à faire le ménage dans sa vie pour se préparer à une transformation inévitable. En d’autres termes, l’arcane sans nom invite à faire le deuil d’une situation passée, d’une colère, d’une tristesse pour accueillir le renouveau. Elle rappelle que la fin d’un cycle signifie le début d’un nouveau chapitre.
Le Diable
Comme l’Arcane sans nom, l’Arcane XV peut effrayer le consultant. Dans la culture populaire, le Diable « est chargé de tous les interdits moraux et religieux et renvoie à l’image du mal« , rappelle Alejandro Jodorowsky. Mais il ajoute : « Le Diable, ayant été un ange, manifeste avec sa torche un profond désir de remonter de sa caverne vers le cosmos« . Dans un tirage, l’Arcane XV peut avoir plusieurs significations. D’une part, elle invite le consultant à dépasser les interdits créatifs qui lui ont été imposés pour se reconnecter à sa passion et à son ambition, à condition de ne pas se laisser consumer. L’Arcane XV peut également évoquer une attache passionnelle, toxique, une addiction ou une illusion. « Il évoquera parfois des dépendances psychiques ou physiologiques, dont il convient alors d’identifier les racines inconscientes« . Enfin, le Diable peut également indiquer au consultant de se montrer vigilant face aux pièges de la tentation, d’une relation interdite ou de la manipulation.
La Maison Dieu
« Jusqu’à la restauration du Tarot de Marseille, on voyait dans l’Arcane XVI une référence à la Tour de Babel« , raconte Alejandro Jodorowsky. « Les interprétations les plus courantes parlaient de châtiments de l’orgueil, de catastrophe, de divorce« . En réalité, La Maison Dieu ou La Tour « signale que quelque chose qui était enfermé sort à l’extérieur« . C’est la carte qui bouleverse, qui libère et qui invite à mettre les cartes sur table. Alors oui, parfois, c’est le grand chamboulement. Elle peut être synonyme de déménagement, de dispute, voire de rupture. C’est une carte de destruction, mais aussi de libération, car elle pousse à reconstruire des bases plus saines. En résumé, elle rappelle qu’après la pluie vient le beau temps.
L’Ermite
Représenté par un vieillard solitaire en décrépitude, l’Ermite peut effrayer aux premiers abords. On y voit un homme au précipice de sa vie, un sans domicile fixe ou un ivrogne. Cette carte représente « une crise à laquelle il faut se donner, un changement profond auquel il convient de faire face« . Elle évoque la solitude, mais aussi une période d’introspection nécessaire, un besoin de prendre du recul. Malgré la peine que l’image de l’Ermite renvoie, cette Arcane rappelle l’importance de se concentrer sur soi, de chercher les réponses en soi-même, d’avancer. « À la fois riche et pauvre, ayant connu la mort et la renaissance, il fait appel à la partie de nous qui peut être éternelle, et nous incite à vivre la crise avec courage« .
Le Pendu
Avec sa tête suspendue vers le bas, les cheveux qui plongent vers les profondeurs, le Pendu incarne l’arrêt total, la stagnation. « Ses mains, symboles de la capacité d’agir, sont croisées derrière son dos : il ne fait pas, il ne choisit pas« , décrypte le tarologue. L’Arcane XII peut effrayer, car elle parle de stagnation. Mais en réalité, elle invite plutôt le consultant à faire une pause dans le tourbillon de sa propre vie. Le Pendu « indique un moment d’arrêt que l’on peut mettre à profit pour approfondir ses projets, sa connaissance de soi, son travail intérieur« . Elle peut également évoquer un blocage, une incapacité d’agir. Dans un tirage, cette carte propose donc au consultant de changer de perspective, d’accepter une situation s’il n’a pas la possibilité d’agir immédiatement. Elle lui conseille de prendre le temps, de réfléchir, voire de méditer. Bref, faire preuve de patience… ce qui peut parfois être effrayant.
