Israël a annoncé un cessez-le-feu au Liban, après trois mois d’opérations contre le Hezbollah.
Que contient exactement cet accord, qui était espéré depuis plusieurs jours ?

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Moyen-Orient : vers un cessez-le-feu au Liban ?

Un accord après trois mois de conflit. Le Premier ministre israélien a présenté le texte du cessez-le-feu à son cabinet de sécurité, avant de le soumettre à son gouvernement, qui l’a approuvé à son tour dans la soirée ce mercredi. Entre les deux, Benyamin Nétanyahou avait pris le temps d’exposer les contours de cette trêve, en rappelant que « si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons ». Selon lui, l’organisation chiite a été ramenée « dix ans en arrière », et l’accord validé par le gouvernement israélien comporte plusieurs clauses pour s’assurer qu’elle ne pourra pas se réorganiser. Le journal libanais L’Orient-Le Jour (nouvelle fenêtre) a pu accéder au contenu du texte signé, qui contient 13 points essentiels.

Un délai de 60 jours

Le premier point reprend ce qui avait été souligné par Benyamin Nétanyahou : pour que le cessez-le-feu tienne pendant la durée prévue de 60 jours, le Hezbollah ou toute autre faction armée doivent s’abstenir de mener toute offensive contre Israël. En contrepartie, l’armée israélienne s’engage à ne mener aucune opération au Liban, quelle qu’en soit la cible ou le moyen. 

Les deux pays signataires, Israël et le Liban, affirment se conformer à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, selon laquelle seule l’armée régulière libanaise et la force d’interposition de l’ONU (Finul ) peuvent être déployées au Sud-Liban.

Le rôle de la Finul

Pour éviter un réarmement du Hezbollah , plusieurs points sont consacrés à contrôler la vente et la production d’armes au Liban, sous la supervision du seul gouvernement libanais. Le démantèlement de tout site de production d’armes non autorisé est demandé par l’accord, de même que celui de « toutes les infrastructures et positions militaires non conformes ». Un comité approuvé à la fois par Israël et le Liban veillera à l’observance de ces points, ainsi que la Finul, qui pourront être saisis par l’une ou l’autre partie.

« Ligne bleue »

Enfin, dans un délai de 60 jours, Israël doit se retirer progressivement de la zone du sud de la « ligne bleue ». Il s’agit d’un tracé de l’ONU qui remonte à juin 2000, et qui définit la zone de retrait militaire d’Israël. Il ne s’agit pas d’une frontière, et c’est justement l’objet du dernier point, qui prévoit des négociations frontalières entre Israël et le Liban, sous l’égide des États-Unis.

Selon le journal israélien Ynet (nouvelle fenêtre), l’accord se double de garanties fournies par les États-Unis, comprenant le partage d’informations sensibles sur une potentielle reformation militaire du Hezbollah ou sur les « activités déstabilisatrices de l’Iran au Liban ». Dès l’annonce de la validation de l’accord par le gouvernement israélien, les présidents américain et français ont diffusé un communiqué saluant le cessez-le-feu. La trêve « créera les conditions nécessaires au rétablissement durable du calme et permettra le retour en toute sécurité dans leurs foyers des habitants des deux côtés de la Ligne bleue », estiment conjointement Joe Biden et Emmanuel Macron. 

De son côté, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé la communauté internationale à « agir rapidement » pour « une mise en œuvre immédiate d’un cessez-le-feu », après les déclarations de son homologue israélien. L’accord est signé alors qu’Israël a pilonné ce mardi le centre de Beyrouth et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, comme jamais depuis le début de ses bombardements massifs le 23 septembre dernier. 

Un cessez-le-feu au Liban doit aider à mettre fin au conflit à Gaza, avait estimé un peu plus tôt le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Benyamin Nétanyahou a rappelé ce soir qu’il avait promis l’éradication complète du Hamas à Gaza et la libération de tous les otages, ce qui ne laisse pas présumer d’une trêve analogue dans un avenir proche.


F.Se

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