• L’Iran a procédé à une nouvelle salve d’envoi de missiles jeudi matin sur les villes de Tel-Aviv et Jérusalem, en Israël.
  • Les Gardiens de la Révolution ont brandi depuis quelques jours la menace d’utiliser leur missile hypersonique « Fattah ».
  • TF1info vous en dit plus sur ce système d’armement capable de déjouer le dispositif antiaérien qui protège Israël.

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Israël-Iran en guerre, la crainte de l’escalade

Les caractéristiques donnent le tournis. Le missile Fattah peut échapper aux systèmes de défense aériens les plus sophistiqués, avec une vitesse avant d’atteindre sa cible comprise entre Mach 13 et Mach 15, soit entre 16.000 et 18.500 kilomètres par heure. Au point de mettre à l’épreuve le dispositif antiaérien qui protège Israël, le fameux Dôme de fer (nouvelle fenêtre) ? Un atout de poids dans la manche des Mollahs, le régime qui a pris les rênes du pouvoir en Iran (nouvelle fenêtre). D’autant que le système de défense d’Israël « n’est pas adapté à l’hypersonique », rappelle le colonel en retraite Peer de Jong, invité sur le plateau de LCI ce mercredi 18 juin. 

Mis au point par la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, ce missile balistique hypersonique, dénommé « Fattah » (« victorieux », en langue arabe), a été dévoilé en 2023, dans le but de renforcer le « pouvoir de dissuasion » de l’Iran et d’apporter « la paix et la stabilité aux pays de la région », avait déclaré l’ancien président iranien Ebrahim Raïssi. De moyenne portée, il peut atteindre une cible jusqu’à une distance de 1.400 kilomètres, selon des sources militaires citées par Irna, l’Agence de presse de la République islamique.

Devant l’efficacité grandissante des systèmes de défense antimissiles, les grandes puissances se dotent de systèmes d’armement toujours plus rapides et aux trajectoires imprévisibles afin de déjouer ces dispositifs. Pour bien comprendre, le missile Fattah est propulsé au début du vol par un moteur-fusée pour atteindre l’espace (100 km d’altitude), avant de rentrer à nouveau dans l’atmosphère verticalement, ne laissant qu’une poignée de secondes à un dispositif antiaérien pour l’intercepter avant qu’il ne frappe sa cible.

Même avec les systèmes Arrow et Patriot, c’est de l’ordre de trois chances sur quatre

Le général à la retraite Dominique Delort

Le seuil hypersonique permet à l’engin de se déplacer à la vitesse phénoménale de 100 kilomètres par minute, soit cinq fois la vitesse du son. Mais surtout, à la différence d’un missile balistique classique, dont la trajectoire est prévisible, il peut effectuer des manœuvres en plein vol, ce qui rend son interception beaucoup plus difficile. « C’est le nec plus ultra du missile actuel », souligne le général à la retraite Dominique Delort dans la vidéo qui accompagne cet article. « Il y a peu de missiles intercepteurs capables de l’attraper. Même avec les systèmes Arrow et Patriot, c’est de l’ordre de trois chances sur quatre », ajoute-t-il.

Toutefois, à en croire ce spécialiste, les exemplaires « doivent se compter sur les doigts des deux mains », si bien que les Iraniens ne l’utiliseront seulement en dernier recours. Les Gardiens de la Révolution ont affirmé avoir utilisé ce nouvel armement au cours des dernières frappes. « A priori, il n’a pas été utilisé cette nuit, comme l’affirment les Iraniens », assure pour sa part le général à la retraite Dominique Delort. « Il représente une menace très faible », estime-t-il, pointant des problèmes de mise au point opérationnel. « Mais ce ne sera peut-être plus le cas dans un an ou deux ans », prévient cet ancien militaire.

Matthieu DELACHARLERY

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