- Pas si simple de trouver la perle rare en amour en 2025.
- Le dating moderne est un jeu de piste avec des règles floues et des stratégies souvent malsaines.
- La thérapeute Anissa Ali nous livre ses conseils pour apprendre à ghoster le dating toxique.
Trouver l’amour en 2025, c’est un véritable jeu de piste. Les applications et sites de rencontres ont ouvert un champ des possibles pour les rencontres. Il suffit de quelques swipes, quelques matchs, quelques mots échangés pour trouver un date. Malgré la multitude d’applis de dating, nous sommes de plus en plus seuls. La contrepartie : plus de rendez-vous qui ratent, des histoires qui se terminent sur du ghosting ou autre comportement toxique et une fatigue du dating qui se fait ressentir parmi les jeunes générations. Pour Anissa Ali, psychothérapeute et auteure du livre « Dating, la grande illusion », le dating en 2025, c’est « jumanji. Ça nécessite de comprendre le système dans lequel on évolue. Sans cette prise de hauteur, on ne peut pas comprendre quels sont les jeux, les biais, les comportements des uns et des autres sur les applications, pourquoi on fait ça et pourquoi on est tous coincés dans ce malheureux bordel
« . Mais bonne nouvelle, selon elle, « une fois qu’on a les plans, un peu comme dans Prison Break, on a alors le chemin pour s’évader de la prison du dating »
. Comment ? Voici quatre antidotes pour sortir des stratégies et des calculs amoureux, mieux entamer les débuts de relations et « apprendre à ghoster le dating toxique
« .
Une intention claire
Rien de bien sorcier, mais plutôt du bon sens que l’on a tous tendance à oublier. L’intention claire, c’est ne pas se cacher « derrière des détours, des silences forcés ou des silences radio. C’est oser dire « tu me plais, j’ai envie qu’on se voie » à la personne que l’on rencontre
« , souligne Anissa Ali. Poser ses intentions permet de créer un climat de sécurité entre les potentiels partenaires où chacun peut communiquer librement et sans peur sur ce qu’ils souhaitent ou veulent tenter. En gros : on oublie les ambiguïtés stratégiques, les techniques de push and pull, car tout cela contribue à la dating fatigue.
La curiosité sincère
De manière générale, les gens adorent parler d’eux, mais ont du mal à poser de vraies questions à l’autre. Pourtant, interroger, s’écouter, s’intéresser vraiment à l’autre, sans chercher à lui vendre une image qui n’est pas la nôtre, à briller ou à plaire à tout prix, ni à avoir le contrôle ou l’ascendant, crée un terreau fertile pour créer un lien. « Mine de rien, de ce que je constate, la curiosité, c’est l’un des meilleurs aphrodisiaques relationnels parce que les gens n’ont pas forcément l’habitude qu’on leur pose de vraies questions et des questions qui sortent de l’ordinaire
« , nous explique la thérapeute. C’est ainsi que l’on crée de vrais échanges, des moments de partage, des conversations qui sortent de l’ordinaire pour créer les bases de quelque chose de spécial. « C’est le début de l’attachement et c’est un muscle à développer
« .
L’authenticité et l’autodérision
Souvent, lors des premiers rendez-vous avec une personne que l’on vient de rencontrer, on a tendance à se montrer sous son meilleur profil. Pour Anissa Ali, il vaut mieux faire tomber les masques et se dire « je n’ai rien à prouver, je viens comme je suis ». Dire que tout va bien, que la vie est parfaite, manque d’honnêteté, « c’est lisse, c’est chiant et une fois que l’on a dit ça il reste quoi ?
« . La thérapeute conseille donc l’authenticité. « C’est oser dire ‘regarde, en ce moment, ma vie est claquée au sol : mon travail ce n’est pas top, j’enchaîne les rendez-vous pas fous
« . Pourquoi ? Parce que cette vérité crue et cette vulnérabilité, surtout si c’est dit avec de l’autodérision, permet de créer de la connivence. Et souvent, quand on se dit ces choses-là, on se rend compte que dans la plupart des cas, l’autre vit la même chose. « Dans un monde où tout le monde joue à être cool sur les réseaux sociaux, distants ou trop parfaits, quelqu’un qui assume son naturel, le fait d’être claqué au sol, d’être désorienté, dans l’humour, dans la dérision, voire un peu nul, ça rafraîchit et ça désarme
« . Surtout, quand l’autre est face à ça, il n’est plus obligé de se protéger, de jouer un jeu, de s’inventer une vie. « L’humanité, ce n’est pas Instagram, c’est tout ce qu’on ne dit pas, même pas à sa famille ou à son groupe d’amis. Pour moi, le date peut être un espace privilégié pour exprimer véritablement ses failles et en rigoler
« . Ce sont dans ces intersections-là que se fait la rencontre.
Être un humain cohérent
C’est sans doute le plus difficile : la cohérence entre les mots et les actions. « Pas de fausses promesses, pas de double discours. C’est savoir pourquoi on est là, ce que je recherche
« , rappelle Anissa Ali. « En gros, c’est être cash-pistache
« . Certes, ce n’est pas une chose aisée dans le monde du dating. On se rappelle : c’est un jeu de piste où l’on croise des personnes qui disent « je suis là pour m’amuser » mais qui, dans le fond, recherchent une vraie relation amoureuse. « Je pense que c’est important, avant de rencontrer quelqu’un, de savoir pourquoi et ce qu’on cherche, et le verbaliser
« . C’est éviter de proposer un rendez-vous auquel on sait qu’on n’ira pas ou de mettre trois jours à répondre à un message, ça crée du flou, et on joue avec l’autre. C’est de la séduction malsaine. Or, comme le souligne la thérapeute, « la dissonance cognitive, ce n’est pas sexy du tout. Faire ce qu’on dit et dire ce que l’on fait, c’est ça qui est précieux
« .
Pour la spécialiste, les antipodes pour sortir du schéma classique des rencontres en 2025, c’est « du bon sens et ça fait appel à la patience, à l’intégrité, à des valeurs morales, à une prise de recul et au courage de vouloir sortir des règles du jeu du dating moderne et de l’illusion du choix
« . Certes, cela signifie s’extraire de tout un lot de rencontres potentielles et prendre le risque de rencontrer moins de personnes, mais c’est aussi se donner la chance de faire de vraies rencontres.