Le président de la République a été vivement pris à partie et hué, ce jeudi 19 décembre dans la soirée, à Mayotte, par des habitants exaspérés.
Emmanuel Macron, pour se défendre, a répondu à ces Mahorais : « C’est pas moi le cyclone ».
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Mayotte frappé par le puissant cyclone Chido
« Démission! », « tu racontes des salades », « de l’eau, de l’eau, de l’eau ». Emmanuel Macron a été chahuté, ce jeudi 19 décembre, au terme de sa première journée à Mayotte, par des habitants exaspérés auxquels il a répondu : « C’est pas moi le cyclone ». Lors de cette journée, il a fait plusieurs annonces pour soutenir les Mahorais, après la destruction de leur île à cause du cyclone Chido. Il a promis l’indemnisation des habitants non-assurés, des moyens pour une reconstruction rapide, le déploiement de forces de sécurité, la construction d’un hôpital militaire dès vendredi, un deuil national, ce lundi 23 décembre. Mais pour les habitants, ces mesures ne sont pas suffisantes, ils dénoncent un coup politique.
« Demain toi tu repars et nous on galère ! »
La foule de plusieurs centaines de personnes l’attendait à la nuit tombée à un rond-point de Pamandzi, sur l’île de Petite-Terre face à Mamoudzou, le chef-lieu de l’archipel français de l’océan Indien ravagé samedi par le cyclone Chido. « Macron démission », lancent des jeunes, accompagnés de plusieurs mères de famille. La colère est grande. « Est-ce qu’on devait attendre le cyclone pour votre présence ? On en a marre », s’emporte un jeune. « Demain toi tu repars et nous on galère !« , renchérit un autre.
Le chef de l’Etat tente d’expliquer les mesures annoncées au fil de la journée pour accélérer le retour à la normale, mais n’arrive pas à se faire entendre, sans cesse entrecoupé. « Eh mais vous m’écoutez ? », s’agace-t-il. « Est-ce que vous voulez que j’essaie de vous expliquer un peu ce qu’on fait ? ». « Non tu racontes des salades », répond un des manifestants. « Si je racontais des salades je serais pas là », assure le président. « J’aurais pu aller me planquer, je suis là parmi vous ! »
« Je ne suis pas responsable ! », fait valoir Emmanuel Macron
Il réitère que les distributions d’eau en bouteille et de nourriture atteindront toutes les communes de l’archipel d’ici dimanche. « Des sardines et de l’eau, c’est quoi ça ? », l’interpelle-t-on, en référence à l’aide alimentaire distribuée jusque-là. Dans la cacophonie et le brouhaha, Emmanuel Macron prend un micro pour tenter de se faire entendre et de faire taire les invectives. Un homme traduit ce qu’il dit en mahorais… mais les huées redoublent. « C’est insupportable ce que vous vivez depuis six jours mais c’est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable ! », finit par lâcher le président.
Il affirme qu’il y a là « des militants politiques » – « ça ne m’a pas échappé, je ne suis pas un lapin de six semaines ». « Moi je ne suis pas là pour faire de la politique », assure-t-il tout en concédant : « je suis là pour prendre un peu de la colère parce que c’est mon rôle et ma fonction ». Il est attendu ce vendredi dans des zones plus éloignées du chef-lieu, Mamoudzou.