• Un élève de 14 a tué une surveillante avec un couteau devant son lycée à Nogent ce mardi 10 juin.
  • Plusieurs lycéens rencontrés par TF1 confirment avoir déjà vu des couteaux circuler dans leur établissement.
  • Ils peuvent servir à se défendre, à se rassurer ou à frimer.

Suivez la couverture complète

Haute-Marne : une surveillante mortellement poignardée par un collégien

Au lendemain du meurtre d’une surveillante d’un lycée en à Nogent en Haute-Marne par un élève de 14 ans armé d’un couteau, les adolescents rencontrés à la sortie de plusieurs établissements scolaires ce mercredi 11 juin se disent choqués. Si beaucoup n’ont jamais vu d’arme blanche dans leur établissement, d’autres affirment qu’ils font partie du quotidien de certains. « Au lycée on m’a déjà proposé des petits couteaux avec des lames de la taille de ta main » affirme un lycéen à Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône. « Tu passes 15 euros et après ils te passent le couteau, ça se passe dans le lycée, dans les toilettes souvent ». 

Certains élèves expliquent que les couteaux servent à frimer.  « C’est un effet de mode, c’est pas vraiment pour se battre, pas par sécurité, c’est stylé un peu d’avoir un couteau dans son sac », assure l’un d’entre eux. « Il y en a qui aiment bien faire les malins, utiliser des couteaux comme outils de menace, passer pour un dangereux », abonde un autre lycéen. 

« Il trouve ça marrant mais c’est super dangereux »

Ce phénomène ne se limite pas aux grandes villes. Dans un collège à Bain-de-Bretagne, une commune de 7500 habitants, les témoignages recueillis sont similaires. Deux élèves racontent avoir déjà vu un de leur camarade utiliser un couteau pour les intimider. « On a vu le couteau sur le banc, il l’a sorti pour impressionner dans l’enceinte de l’établissement » raconte l’un d’eux. 

« Juste pour faire le malin parce qu’il trouve ça marrant alors que ça ne l’est pas du tout, c’est même super dangereux », poursuit son amie. 

A Massy dans l’Essonne, d’autres élèves expliquent que le couteau peut servir à se protéger, dans la cour ou sur leurs trajets. Il ne sert pas à attaquer, mais pour à se défendre, en cas de besoins. « Ils ont peur de se faire racketter donc ils vont essayer de ramener des couteaux pour se rassurer », avance un lycéen. « Imaginons que j’ai de problèmes avec des gens, obligé d’en ramener un », affirme un autre. 

Deux jeunes femmes, amies, nous confient avoir dissimulé un couteau au fond de leur sac pendant un an. « Mon père le savait très bien que j’en avais un parce que c’était lui qui me l’avait offert ». « Mon copain préférait que je l’aie sur moi-même si aujourd’hui quand je sors et que je dois aller au quartier de la butte, il est toujours avec moi en cas de problème », justifie l’une d’elles. Elles affirment ne plus détenir ces armes sur elles de peur qu’elles soient découvertes.

Quelques heures après l’agression mortelle d’une surveillante, François Bayrou a annoncé l’interdiction de la vente de couteaux aux mineurs. Une mesure effective « dans les 15 jours », a précisé Matignon.

Emilie ROUSSEY Reportage TF1|Quentin FICHET, Sandra DOUCERET

Partager
Exit mobile version