• Passée proche du podium sur ses deux premières épreuves individuelles à Singapour, la Chinoise Yu Zidi a décroché sa première breloque mondiale.
  • Sans participer à la finale, mais en apportant son écot en séries, la nageuse de 12 ans a été médaillée de bronze en relais du 4×200 m nage libre.
  • Une récompense historique.

Un exploit rarissime. Du haut de ses 12 printemps, Yu Zidi a décroché jeudi 31 juillet la première mondiale de sa carrière. La nageuse chinoise est montée sur la troisième marche du podium, lors du relais du 4×200 m nage libre. Celle que l’on surnomme la « petite fille d’acier » dans son pays devient la plus jeune nageuse médaillée de l’histoire des Championnats du monde. 

Après avoir participé aux séries et grandement contribué à la qualification de son équipe, la pépite n’a pas été sélectionnée en finale. Mais ses coéquipières sont tout de même parvenues à terminer derrière l’Australie (7’39 »35) et les États-Unis (7’40 »01), grâce à une course bouclée en 7’42 »99. Et sa présence dans la matinée lui permet, tout de même, de monter sur la boîte. « C’est très émouvant, c’est un sentiment agréable« , a déclaré la collégienne. 

Une précocité qui pose questions

Malgré l’âge minimum de 14 ans exigé par World Aquatics pour participer aux championnats du monde, Yu Zidi a bénéficié d’une exception prévue dans le règlement pour faire le voyage à Singapour, après avoir réalisé les temps minimaux nécessaires. Et elle impressionne. Au-delà de son bronze collectif, la jeune fille a terminé tout proche d’une première médaille individuelle, terminant quatrième du 200 m quatre nages puis quatrième du 200 m papillon. 

Yu Zidi dans ses œuvres dans les bassins de Singapour. – MANAN VATSYAYANA / AFP

Mais si elle force l’admiration, la participation de l’athlète à ces Mondiaux interroge et fait couler beaucoup d’encre, de nombreux acteurs et suiveurs de la natation s’interrogeant sur l’impact mental et physique d’un entraînement de haut niveau à cet âge. « Je veux bien qu’elle soit extrêmement douée, qu’elle ait beaucoup de talent, mais pour ce niveau de performance, il faut s’entraîner comme un adulte. En termes de santé mentale et d’équilibre personnel, à cet âge-là, ça me pose question », pose, par exemple, Denis Auguin, DTN (Directeur technique national, soit le responsable de la performance) à la Fédération française de natation, dans les colonnes de l’Équipe. « Pour nager à ce niveau-là, il faut faire un travail de spécialisation. À quel âge a-t-elle commencé à faire ce type d’entraînement ? », interroge-t-il encore. 

Même World Aquatics semble dépassé par ce cas de figure improbable. « Je ne pensais pas que j’aurais à répondre à cette question un jour. Nos minima sont tellement stricts, je ne pensais pas qu’une fille de 12 ans les atteigne », pointe son directeur général, Brent Nowicki, lors d’un point presse avec plusieurs médias. « Nous allons examiner la situation et voir si nous devons aller plus loin ou si nous sommes à l’aise avec notre position actuelle », ajoute-t-il. En attendant, une chose ne fait pas de doute, Yu Zidi est déjà en train de marquer l’histoire. En mode supersonique, comme dans le bassin.  

M.G

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