• La canicule de ces derniers jours a fait exploser le thermomètre de la mer Méditerranée.
  • À Hyères, la température de l’eau a atteint 30°C.
  • Un réchauffement qui n’est pas sans conséquences sur la biodiversité.

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La France touchée par une nouvelle canicule exceptionnelle en 2025

Alors qu’un épisode caniculaire particulièrement intense touche le sud de la France ces samedi 16 et dimanche 17 août, la température à la surface de la Méditerranée atteint également des valeurs maximales. Ce week-end, à Hyères (Var), les vacanciers n’ont pas mis beaucoup de temps avant d’entrer dans l’eau. Certains baigneurs s’en réjouissent, mais d’autres s’en inquiètent. « C’est un peu trop, on a du mal à se rafraîchir », confie un homme dans le reportage de TF1 ci-dessus. En bord de plage, notre thermomètre affichait ce dimanche après-midi 30°C. Jamais l’eau de la Méditerranée n’avait été aussi chaude à cet endroit de la côte.

Peu de vent et nuages absents

« Aussi chaud, régulièrement, c’est un petit peu inquiétant », lance un autre vacancier à la mer. Comment expliquer une telle température ? Pendant toute la semaine, une masse d’air chaud venue d’Afrique du Nord a stagné au-dessus de la France et de la Méditerranée et a fait très rapidement grimper le thermomètre. 

« On a un peu de vent, une absence de nuages et donc un rayonnement très fort, perpétuel, plusieurs jours de suite, une canicule… Et vous avez une Méditerranée qui atteint presque les 29, 30°C », explique Yohan Laurito, météorologue pour le site Meteovaroise.fr. « Dans le cas présent, on est au moins 4 à 6°C, selon les secteurs de la Méditerranée, au-dessus des normales, ce qui est extrêmement significatif », ajoute le spécialiste.

De nouvelles espèces néfastes pour l’environnement marin

L’intensité des vagues de chaleur ne cesse d’augmenter. La mer Méditerranée a gagné environ 1,8°C depuis les années 1980. Des températures qui ont déjà des conséquences sur l’environnement marin. L’équipe du 20H de TF1 a embarqué avec un groupe de plongeurs à Hyères. Laurent Godet et Philippe Bernardi, moniteurs de plongée sous-marine dans la commune varoise, explorent les fonds marins depuis une quarantaine d’années. Tous les jours, ils constatent le réchauffement de l’eau, qui a déjà causé la disparition de plusieurs espèces de coraux.

« Jusqu’à une vingtaine de mètres, on avait ces eaux très chaudes qui sont restées très longtemps, et qui ont fait que toutes ces espèces sont mortes », souligne Laurent Godet, qui affirme que les fonds marins sont « beaucoup moins beaux, beaucoup moins colorés » qu’auparavant. L’eau plus chaude amène aussi de nouveaux prédateurs, qui pourraient menacer certains poissons. « Il y a des espèces qui pourraient être néfastes pour l’environnement marin, dans la mesure où ils n’ont pas de prédateurs et dévorent les petits poissons », développe Philippe Bernardi.

Une Méditerranée qui se réchauffe peut avoir une autre conséquence : l’apparition d’épisodes méditerranéens, phénomènes météorologiques produisant des précipitations abondantes, en particulier sur le pourtour méditerranéen pendant l’arrière-saison. L’air chaud et humide en provenance de la mer se soulève et rencontre de l’air plus froid en altitude. C’est cette différence de températures qui provoque des orages violents, parfois stationnaires, pouvant entraîner de lourds dégâts. Ces épisodes se produisent généralement en automne, quand les premières descentes d’air froid en altitude surviennent.

La température de la Méditerranée devrait atteindre son pic d’ici lundi, avant la fin de la canicule prévue la semaine prochaine. Fin juin, la température de l’eau avait grimpé jusqu’à 26,01°C, selon les données du programme européen Copernicus, analysées par Météo-France. Un record pour cette période.

N.K | Reportage : Victor TOPENOT, Pierre HUMEZ

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