C’est vous la star de la saison » : à 95 ans, Colette « réalise le rêve de toute sa vie » dans « The Voice

Compositrice pour Juliette Gréco et Annie Cordy, Colette n’a jamais pu vivre pleinement sa passion de la scène par « peur d’être devant le public ».

La nonagénaire, doyenne historique de l’émission, a mis ses craintes de côté le temps d’une audition à l’aveugle qui s’est prolongée de manière inhabituelle ce samedi 22 février.

Venue interpréter sa propre chanson, la Bretonne au caractère affirmé a marqué l’émission bien au-delà de son âge.

« Avec ou sans fauteuil, le moment sera inoubliable ». Les mots de Nikos Aliagas sont peut-être ceux qui capturent le mieux ce qui s’est joué sur la scène de « The Voice » ce samedi 22 février sur TF1. Quatre mois plus tôt, nous étions dans le public du concours de chant quand Colette Mansard s’est présentée devant les coachs. 

Ce n’est pas un hasard si la production l’a surnommée « la mascotte », comme le porte-bonheur d’une 14ᵉ saison où tout reste plus que jamais possible. À 95 ans, la Morbihannaise peut désormais se vanter d’être la doyenne non seulement de l’émission, mais aussi des télécrochets dans le monde.

« Il faut être un peu fou, non ? Enfin… Je l’ai toujours été », glisse-t-elle avant d’entrer en scène. Participer à « The Voice », c’est bien plus qu’un passe-temps pour la retraitée. Elle a longtemps vécu de la musique, composant dans l’ombre les chansons des plus grands noms de la chanson française. Elle cite Juliette Gréco et Annie Cordy. Le quotidien régional Ouest-France (nouvelle fenêtre), qui l’a convaincue de s’inscrire aux auditions à l’aveugle, ajoute Luis Mariano, Marcel Amont et Sacha Distel à la liste. « Finalement, j’ai fait une carrière de compositeur et pas de chanteuse. Il s’est passé que j’ai eu peur, peur d’être devant le public, d’être sur scène, explique-t-elle. Et là ce soir, à 95 ans, je réalise le rêve de toute ma vie ».

Patricia, je t’avais envoyé une chanson, tu t’en souviens ? Elle a une si belle voix, on peut l’applaudir

Colette

C’est armée de sa propre composition, « Comment faire pour être heureux », qu’elle entend bien profiter de cette occasion unique. Son arrivée sur le plateau nécessite plus de préparation que d’habitude, le temps que la nonagénaire s’installe derrière le piano. Trop impatiente de se lancer, elle démarre avant qu’on ne lui ait donné le go et s’y reprend donc à deux fois pour commencer sa chanson. Vianney entend sa voix et fait déjà mine d’appuyer. Le public, acquis à sa cause avant même de l’avoir entendue, la nourrit d’applaudissements.

Colette est venue chanter pour elle mais surtout « pour la jeunesse actuelle » à qui elle souhaite transmettre un message en musique. « Soyez heureux mes enfants, vivez ! Faites ce que vous avez envie de faire et faites-le bien ! », dit-elle. On ne sait pas qui d’elle ou des coachs est ressorti le plus heureux de cette rencontre inattendue. Elle les appelle d’ailleurs « les vedettes », assure qu’elle « les connaît tous ». Surtout Patricia Kaas, qu’elle interpelle. « Je t’avais envoyé une chanson, tu t’en souviens ? Elle a une si belle voix, on peut l’applaudir », sourit-elle. Réunies au centre du plateau, les deux femmes improvisent un duo sur « Mon mec à moi » avant que la chanteuse ne demande « une petite faveur ».

Colette, on vous a reconnue !

Florent Pagny après la seconde chance

« Vianney, tu peux appuyer sur le petit bouton ? », dit-elle à son collègue qui s’exécute. Colette reviendra donc une deuxième fois. Ce que vous ne verrez pas à la télévision, c’est le bref échange entre la production et Patricia Kaas qui avait déjà utilisé son joker « seconde chance » à ce moment du tournage. Le deuxième round n’en est que plus savoureux. « C’est vous la star de la saison », dit à la nonagénaire un membre de la production dans les couloirs où tout le monde la félicite. Toujours derrière son piano, la nonagénaire transforme cette fois le plateau en chorale géante avec « Que reste-t-il ? » avant d’être rejointe par les coachs.

« Colette, on vous a reconnue ! », s’amuse Florent Pagny. « On ne s’est toujours pas retournés mais on était quand même là à vous écouter. C’est une aventure formidable de venir passer un moment comme cette soirée, mais vous retrouver dans toutes les émissions à faire la compétition… », glisse-t-il. « Tu as tout compris ! », lui répond l’énergique Bretonne qui n’est venue à Paris que pour s’amuser. Et si c’était ça, le secret de la bonne humeur éternelle ?