• 3I/ATLAS, c’est son nom, suit une route invisible qui doit l’amener à environ 240 millions de kilomètres de la Terre.
  • Cet objet exotique, catalogué en tant que comète, a été repéré grâce au télescope ATLAS de la Nasa.

C’est la troisième fois seulement qu’un objet venant de l’extérieur du système solaire est détecté alors qu’il traverse la banlieue de notre étoile. Arrivant de la constellation du Sagittaire et filant à la vitesse de 58 kilomètres par seconde (soit plus de 200.000 km/h), ce visiteur interstellaire, nommé 3I/ATLAS, a été repéré le 1ᵉʳ juillet dernier par le télescope ATLAS de l’Agence spatiale américaine, situé au Chili. La vitesse et la trajectoire de l’objet indiquent que I3/ATLAS n’est pas en orbite autour du Soleil et qu’il subit l’attraction gravitationnelle d’une étoile lointaine nichée dans l’espace interstellaire. 

Que sait-on sur cet objet exotique ?

L’objet a été classé au rang de comète interstellaire par le Centre des planètes mineures (nouvelle fenêtre) de l’Union astronomique internationale (UIA), l’organisme en charge de la classification des objets célestes. Son aspect « suggère qu’il s’agit principalement de glace plutôt que de roche », comme c’est le cas pour un astéroïde, a déclaré à l’AFP l’astronome américain Jonathan McDowell. Les astronomes estiment que 3I/ATLAS mesure entre 10 et 20 kilomètres de diamètre. Mais l’objet pourrait être plus petit s’il est bien composé de glace, cette dernière reflétant davantage la lumière. 

La comète 3I/ATLAS suit une route invisible qui doit l’amener à environ 240 millions de kilomètres de la Terre, et ne constitue donc « aucune menace » pour notre planète. – David RANKIN / David Rankin, Saguaro Observatory / AFP

Pourra-t-on l’observer à l’œil nu ?

3I/ATLAS se trouve actuellement à une distance à environ 670 millions de kilomètres du Soleil. L’objet suit une route invisible qui doit l’amener à environ 240 millions de kilomètres de la Terre et ne constitue donc « pas une menace » pour notre planète, selon la Nasa. Il devrait rester visible pour les télescopes terrestres jusqu’en septembre, après quoi l’objet passera trop près du Soleil pour être observé. I3/ATLAS devrait réapparaître de l’autre côté du Soleil au début du mois de décembre, ce qui permettra de nouvelles observations. Toutefois, à cause de la distance, il sera impossible de l’observer à l’œil nu. 

En quoi est-ce exceptionnel ?

3I/ATLAS est seulement le troisième objet venant d’un autre système stellaire à être repéré dans la banlieue de notre étoile. Le premier, nommé Oumuamua (nouvelle fenêtre), avait été détecté en 2017. Il ne correspondait ni à un astéroïde ni à une comète, si bien qu’un scientifique renommé, Avi Loeb pour le citer, avait fini par se convaincre qu’il s’agissait d’un vaisseau extraterrestre. Sa théorie a depuis été démentie par des recherches. Quant au deuxième, baptisé Borisov (nouvelle fenêtre), il avait été repéré en 2019. Selon les astronomes, il y aurait jusqu’à 10.000 objets interstellaires circulant à tout moment dans notre système solaire.

Il est impossible d’envoyer une mission spatiale pour intercepter le nouvel objet. Mais un tel événement offre néanmoins aux scientifiques une occasion rare d’étudier des corps provenant d’une autre étoile. Par exemple, si des observations permettent de détecter sur un tel objet l’empreinte de composés chimiques associés à la vie, comme des acides aminés par exemple, cela donnera aux chercheurs « beaucoup plus confiance dans le fait que les conditions pour l’apparition de la vie existent dans d’autres systèmes stellaires », estime l’astronome britannique Mark Norris, cité par l’AFP.

Matthieu DELACHARLERY

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