• Le dry begging consiste à faire une demande indirecte auprès d’un proche, notamment un ou une partenaire.
  • Parfois, cette « demande à vide » résulte d’une peur de demander, mais quand elle devient habituelle, elle s’apparente à de la manipulation.
  • Le dry begging peut être considéré comme un red flag (un drapeau rouge), dans la mesure où elle crée un déséquilibre dans une relation.

Peut-être avez-vous déjà soupiré auprès de votre partenaire, quelque peu frustré : « ça doit être agréable d’avoir quelqu’un qui promène le chien ». En arrière-pensée : vous aimeriez bien qu’il le fasse un peu plus souvent. Vous avez probablement aussi suggéré « que ce serait cool, de ne pas faire les courses seul », en espérant qu’il ou elle vous accompagne. Ce comportement a un nom en anglais : le dry begging. Une expression qui n’a pas d’équivalent direct en français, mais qui peut se comprendre comme étant « la demande à vide ».

Tâter le terrain

Il s’agit d’un outil très souvent utilisé dans nos relations pour satisfaire un besoin, sans avoir à le demander directement et clairement. Interrogée par le Huffpost, la thérapeute Aerial Cetnar explique qu’au lieu « de faire une demande directe ou d’exprimer un désir direct, celui qui ‘mendie sèchement’ fait allusion à un besoin ou formule une plainte vague« . Il s’agit en quelque sorte d’une manière de rechercher indirectement du soutien, émotionnel, financier ou pratique. De temps en temps, ces demandes à vide peuvent provenir d’un sentiment d’insécurité ou de peur. « C’est essentiellement une façon de tâter le terrain pour obtenir de l’aide tout en se protégeant du rejet« , indique la psychologue Sabrina Romanoff dans le média Very Well Mind. Mais, lorsque ces allusions sont constantes et habituelles, elles peuvent s’apparenter à de la manipulation et créer une dynamique relationnelle malsaine.

Un signal d’alarme

D’une part, elle engendre un cercle vicieux de supposition et de ressentiment. L’un attend que l’autre fasse un geste, mais ce dernier ne peut pas lire dans les pensées et ne comprend pas toujours les demandes. Résultat : le « dry begging » nuit à une communication honnête puisqu’il se base sur des allusions et des devinettes conduisant à des malentendus. Ce qui peut être épuisant pour les deux partenaires. Par ailleurs, c’est non seulement un signe d’immaturité émotionnelle, mais aussi le signe d’une relation déséquilibrée. « Si cela devient une habitude, c’est un signal d’alarme pour la manipulation« , déclare Aerial Cetnar. Elle ajoute : « de plus, si le partenaire finit par faire des choses qu’il ne veut pas faire sans qu’on lui ait jamais demandé clairement, c’est un autre signal d’alarme ». Même son de cloche pour la thérapeute conjugale, Claudia de Llano qui souligne auprès de Very Well Mind : « Si nous devons demander des choses de manière détournée, il devient important de comprendre ce qui nous empêche de demander ce que nous voulons ou ce dont nous avons besoin« .

Cette dernière estime par ailleurs que le dry begging est « essentiellement un style de communication passive-agressive ». Pourquoi ? Parce que l’objectif est de faire culpabiliser l’autre et faire appel au sens du devoir. Or, la communication passive-agressive peut être nocive pour la santé mentale aussi bien pour la personne qui demande que pour celle qui reçoit. D’où l’importance de rompre le cycle de ces demandes indirectes pour rétablir une communication saine où l’autre n’a pas besoin de deviner, mais aussi encourager la personne à exprimer clairement ses besoins. Comment ? En demandant des précisions, en exprimant ses sentiments, en rassurant et en fixant également quelques limites. Enfin, il convient aussi de reconnaître ses propres schémas et ce qui se cache derrière. « N’oubliez pas que la franchise est une forme de gentillesse. Elle épargne aux deux parties l’angoisse des devinettes et renforce la confiance« , conclut la psychologue Sabrina Romanoff dans Very Well Mind.

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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