Arras possède 155 magnifiques façades, parfaitement alignées.
Ces façades nous racontent les histoires de cette ville du Pas-de-Calais.
69 façades sont classées parmi les monuments historiques.

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Le 13H

Elles se dressent fièrement et avec élégance sur les places d’Arras. On les reconnaîtrait entre toutes, avec leurs silhouettes et leurs courbes inimitables. Les façades sont habillées par le style baroque flamand, à l’époque où cette commune du Pas-de-Calais faisait partie des Pays-Bas espagnols. 

François-Xavier Muylaert, conseiller municipal délégué au Patrimoine architectural et historique, à l’Archéologie et aux Archives Municipales, les connaît par cœur. « Les frontons que vous apercevez ici sont tous à peu près pareils : ils sont un peu arrondis », explique cet historien local dans la vidéo en tête de cet article.

Les façades d’Arras racontent l’histoire de cette ville, mais avec pudeur. Elles cachent un immense secret. On pourrait en effet croire qu’elles ont vu le jour il y a plusieurs siècles et que le temps a glissé sur elles. Pourtant, ces façades ont à peine 100 ans. 

Des monuments historiques reconstruits à l’identique

Revenons en arrière, en 1914, lors de la Première Guerre mondiale. À cette époque, la ligne de front se trouve entre autres à Arras. La ville est détruite à 80%. Les façades sont par terre. Pourtant, en 1930, « le gouvernement a imposé que les monuments historiques soient reconstruits à l’identique », explique François-Xavier Muylaert. La raison ? Arras était déjà classé monument historique. Une chance. Si c’était survenu lors de la Seconde Guerre mondiale, François-Xavier Muylaert « pense qu’on n’aurait rien reconstruit du tout »

Les 155 façades arrageoises portent toutes un nom : la baleine, la licorne… Certaines sont ornées de sculptures colorées. « J’avoue que je ne connaissais pas du tout l’histoire, donc c’est chouette de savoir que ça a été reconstruit à l’identique », déclare une jeune femme. 

Le rat, emblème de la ville

Au sol, les promeneurs peuvent apercevoir des écussons en fer qui représentent un rat, l’emblème de la ville. On retrouve le rat dans une pâtisserie d’Arras, logée elle aussi dans l’une de ses façades. Mais pourquoi le rat ? « Quand les Espagnols ont pris Arras, on ne disait plus ‘Arras’, mais ‘A Rats’. On n’était plus des Arrageois, mais des ‘petits rats d’Arras’. Et c’est comme ça que le rat est devenu l’emblème de la ville », explique-t-on dans cette pâtisserie. 

Les places d’Arras cachent un autre secret. Sous les pavés de cette ville se trouvent les Boves, des galeries qui se visitent casque sur la tête. « Ce sont d’anciennes carrières d’extraction de craie qui ont été utilisées à partir du IXe siècle », explique un guide devant des visiteurs. 

C’est depuis ces galeries qu’on extrayait les blocs de craie. Ceux-ci ont permis la fabrication des façades, juste au-dessus. Pendant les guerres, ces galeries ont servi d’abri aux habitants. Retour à la surface : 345 piliers soutiennent les façades de la ville, et 69 d’entre elles sont classées monuments historiques. Un record de France. Avec 225 édifices protégés au titre des monuments historiques, Arras est la ville avec la densité de monuments historiques classés la plus importante de France.

La rédaction de TF1info | Reportage Sébastien HEMBERT, Tanguy JOIRE, Thierry CHARTIER

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