À Montpellier, le quartier « Rive gauche » a été pensé de manière à optimiser la circulation des vents.
Un aménagement qui permet de faire perdre plusieurs degrés dans les rues et à l’intérieur des bâtiments pendant l’été.
Découvrez en 3D ce projet novateur dans le JT de TF1.

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LE WE 20H

Construit au sud de Montpellier , le nouveau quartier « Rive gauche » est balayé par trois vents : le Mistral, la Tramontane et le vent marin. Dans une ville où les étés sont de plus en plus chauds , son architecte, Pierre Tourre, a conçu les bâtiments de manière à optimiser la circulation de l’air : un aménagement qui permet de faire baisser de près de huit degrés le ressenti en chaleur dans les rues.

Comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête d’article, l’hiver, deux allées perpendiculaires permettent de bloquer le Mistral, vent trop vif et froid. L’été, des blocs d’immeubles de formes variées, ondulées, visent à dévier et mieux faire circuler la tramontane et le vent marin à l’intérieur des rues du quartier.

« Des ruisseaux de fraicheur »

Pour accentuer la ventilation en période estivale, l’architecte s’est aussi appuyé sur le phénomène d’évaporation de l’eau du Lez, le petit fleuve côtier qui passe en contrebas du quartier : « Il y a de l’air qui s’exhale et cet air se répand à l’intérieur du quartier » via des « corridors végétalisés, que j’appelle des ruisseaux de fraicheur », explique Pierre Tourre.

A l’intérieur des bâtiments, tout a également été conçu pour favoriser la ventilation : la plupart des appartements sont traversants et les fenêtres situées de part et d’autre sont équipées de stores brise-soleils orientables, afin de former un courant d’air aux heures fraiches. Et grâce à la bonne isolation des murs, la fraicheur reste, comme en témoigne Magali Duhamel, habitante d’un immeuble : « Il y a eu des journées au mois de juillet où il a fait 38, 40 degrés, on était à 24. Ça nous a permis de garder de la fraicheur et de pas avoir besoin d’utiliser la climatisation. »

Loin des pratiques dominantes depuis les années 60

Bâtir un quartier comme celui-ci ne coûte que 2 à 3% de plus qu’une construction classique. Et pourtant, depuis les années 1960, les pratiques dominantes sont toutes autres. En témoigne le quartier de La Défense , au nord-ouest de Paris, symbole d’un urbanisme ultramoderne, mais aussi exemple d’aménagement qui n’a pas pris en compte la circulation du vent : l’hiver, les immeubles redirigent l’air glacial au ras du sol. L’été, les canicules sont difficiles à supporter, avec notamment des vitres d’immeubles qui amplifient la chaleur.

« Avec l’arrivée sur le marché des systèmes techniques de ventilation et de climatisation, on a cru bon de prendre de la liberté pour concevoir et construire des bâtiments de plus en plus fermés sur l’extérieur, les orienter comme on veut », explique Edith Akiki, ingénieure climat. « Aujourd’hui, ce n’est plus adapté », pointe-t-elle. 

Avec le réchauffement climatique, les phénomènes d’îlots urbains tendent en effet à s’accentuer, renforcés par l’utilisation des climatiseurs qui rejettent de l’air chaud dans les rues. Ainsi, en période de forte chaleur, on note à certains endroits des écarts de quatre à six degrés entre centre urbain et périphérie.


IM | Reportage TF1 : Tiphaine Leproux

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