Intervention sur le site du gîte destiné aux adultes handicapés où s’est déclaré au matin un incendie, à Montmoreau (Charente), le 28 juillet 2025.

Un quatrième corps a été retrouvé dans les décombres d’un gîte incendié, lundi 28 juillet, en Charente, où séjournait un groupe d’adultes handicapés, a annoncé dans l’après-midi la ministre chargée du handicap, précisant qu’une personne était toujours portée disparue. Les victimes sont la propriétaire du gîte et trois personnes en situation de handicap, a précisé Charlotte Parmentier-Lecocq, venue sur place à Montmoreau, au sud d’Angoulême. Un premier bilan faisait état de trois morts et de deux personnes portées disparues.

Le feu s’est déclaré vers 4 h 30 du matin. A l’intérieur du bâtiment se trouvaient 14 adultes âgés de 20 à 75 ans : huit personnes souffrant d’un handicap mental et quatre encadrants, présents pour un séjour d’une semaine, et les deux propriétaires, selon le secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d’Angoulême, Jean-Charles Jobart.

Les pompiers sont arrivés sur les lieux en moins de vingt minutes et « ont constaté un incendie qui était déjà très avancé », avait-il expliqué lundi matin. « Ils ont pu évacuer notamment une personne, mais qui n’a pas pu être réanimée et qui est décédée, asphyxiée », avait-il rapporté. Selon le journal local Charente libre, il s’agit d’une femme handicapée âgée de 60 ans.

Une enquête ouverte

Lors d’une conférence de presse, M. Jobart avait déploré à la mi-journée « un bilan déjà très lourd ». « Quatre [personnes] ont été évacuées au centre hospitalier d’Angoulême, dont une en urgence absolue, sans que son pronostic vital ne soit engagé », avait-il ajouté.

Sur BFM-TV, Mme Parmentier-Lecocq avait dit n’avoir que « très peu d’espoir concernant les deux personnes encore bloquées sous les décombres ».

Ce gîte n’était « pas soumis à déclaration ni à contrôle de commission de sécurité », puisqu’il recevait moins de 16 personnes handicapées, mais il « avait été visité par les services de l’Etat il y a deux ans et avait reçu un avis favorable », avait souligné M. Jobart lors de sa conférence de presse. « Il y avait les détecteurs de fumée, les extincteurs incendie, les couvertures antifeu. Donc, au moment du contrôle, il y a deux ans, tout était aux normes », avait-il dit. « Ce gîte répondait bien aux normes », avait abondé Mme Parmentier-Lecocq sur BFM-TV, et « le personnel était formé pour accueillir des personnes en situation de handicap ».

Le parquet a ouvert « une enquête de flagrance du chef d’homicide involontaire ou blessure involontaire contre X » et l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) « va intervenir dans la journée, tant sur le volet criminalistique que sur le volet expertise incendie, sur lequel on cherche les causes », a annoncé le vice-procureur de la République d’Angoulême, Mathieu Auriol. Une cellule est mise en place pour la prise en charge psychologique des familles, ainsi que pour les rescapés de l’incendie mortel.

Cause encore indéterminée

Pour le moment, il est « beaucoup trop tôt pour pouvoir se déterminer sur les causes du sinistre », qui est « sans doute accidentel », d’après M. Jobart. Une source de la gendarmerie avait évoqué plus tôt un possible dysfonctionnement de l’installation électrique.

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Le bâtiment incendié est un ancien corps de ferme qui avait « le label pour accueillir des personnes handicapées pendant la période des vacances », avait auparavant déclaré à l’Agence France-Presse Jean-Michel Bolvin, maire de Montmoreau, commune de 2 400 habitants.

Cet incendie survient un peu moins de deux ans après celui qui avait fait 11 morts dans une ancienne grange transformée en gîte accueillant des personnes en situation de handicap léger à Wintzenheim (Haut-Rhin), près de Colmar. Dix adultes en situation de handicap et un accompagnateur avaient péri dans le sinistre.

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Le Monde avec AFP

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