
Le ton ressemble à celui des soirs de défaite. A l’Assemblée nationale, les députés viennent d’adopter à une courte majorité (13 voix) le projet de loi de la sécurité sociale (PLFSS), mardi 9 décembre. De quoi couper l’appétit à Bruno Retailleau avant qu’il attaque le buffet de Noël de la puissante fédération Les Républicains (LR) des Yvelines. « C’est un budget socialiste, ce n’est pas un budget qui porte nos convictions, commente, à Elancourt, le président de LR. Il permettra sans doute au gouvernement et à Emmanuel Macron de durer plus longtemps, mais c’est un budget qui emmène la France dans le mur. » Avec l’aide des députés de son propre parti, décisifs dans l’adoption de ce budget ? Bruno Retailleau évite d’être trop explicite sur le sujet.
Pourtant, 18 élus LR ont voté pour le PLFSS, contre 28 abstentions et trois votes contre seulement. Un camouflet politique pour le chef de parti, toujours prompt ces derniers jours à dénoncer un « budget invotable ». De quoi braquer les principaux concernés. « Ce n’est jamais très agréable d’apprendre le dimanche soir à la télé ce qu’on doit voter ou ne pas voter », déplore Nicolas Tryzna, député (LR) du Val-de-Marne. Député villiériste en 1994 et 1997, M. Retailleau cherche toujours le mode d’emploi pour imposer son autorité à des élus très attachés à leur indépendance.
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