Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, place à des rééditions avec le groupe zimbabwéen Zig-Zag Band, le chanteur ghanéen Ata Kak et le compositeur nigérian Gasper Lawal.

« Ndzirombi », de Zig-Zag Band

Cela ressemble furieusement à du reggae mais, selon les experts interrogés par le label allemand Analog Africa, c’est en fait du « chigiyo », un genre nommé d’après une danse traditionnelle de la région de Chimanimani, dans l’est du Zimbabwe. « Les voix et les chants sont profondément enracinés dans la culture shona et les guitares sont jouées de manière à imiter les gammes traditionnelles du mbira [une sorte de piano à pouces] », explique Daniel Marire, responsable des archives de la Zimbabwe Broadcasting Corporation.

Fondé au début des années 1980, Zig-Zag Band a forgé ce style en fusionnant reggae, rythmes traditionnels et arrangements de cuivres et de guitare. Treize morceaux du groupe sont à redécouvrir dans la compilation Chigiyo Music Kings 1987-1998, à paraître le 7 novembre en vinyle et en numérique.

« Daa Nyinaa », d’Ata Kak

Il y a dix ans, le label américain Awesome Tapes From Africa sortait de l’oubli un musicien ghanéen du nom d’Ata Kak en rééditant son album Obaa Sima, paru en 1994 dans une relative confidentialité. Mais son fondateur, Brian Shimkovitz, regrettait que la qualité sonore ne soit pas « irréprochable »… jusqu’à ce qu’il tombe, en 2024, sur une copie en bon état de la K7 originale.

Il n’en fallait pas plus pour qu’il décide d’en publier une version restaurée (disponible le 7 novembre) afin de mieux apprécier ce « mélange addictif de musique électronique décalée et de hiplife en langue twi » – le hiplife étant lui-même une fusion de hip-hop et de highlife. Cerise sur le gâteau, cette sortie s’accompagne d’un nouvel album d’Ata Kak, Batakari, dans lequel l’artiste, désormais âgé de 65 ans, montre qu’il n’a rien perdu de sa folle scansion.

« Ajomasé », de Gasper Lawal

Dans les années 1970, un musicien nigérian du nom de Gasper Lawal œuvre comme percussionniste aux côtés d’artistes tels que Barbra Streisand, George Clinton, Joe Cocker et les Rolling Stones. Jusqu’à ce qu’il décide de composer son propre album en faisant appel à la crème de la scène londonienne, en 1976. L’opus paraît finalement en 1980 sur son propre label. Intitulé Ajomasé, celui-ci fusionne les percussions nigérianes, le rock et le jazz pour donner naissance à un style baptisé « afriki ».

« Cette musique ne suit pas les tendances, elle n’est pas commerciale et ne correspond pas au son d’un moment particulier. C’est une musique qui se ressent, qui procure du plaisir. Elle est nourrissante et méditative », décrit l’artiste. Un album intemporel, en somme, que le label anglais Strut réédite le 24 octobre, en vinyle et en numérique.

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Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

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