Le ministère de la Santé a annoncé que la campagne de vaccination allait cesser pour les personnes de plus de 65 ans, qu’elles aient ou non des comorbidités.
En cause : trois « évènements indésirables graves » chez des personnes âgées qui avaient été vaccinées avec le sérum Ixchiq, dont l’une est décédée.
La Haute Autorité de Santé avait appelé vendredi à réviser les cibles de la vaccination.

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La Réunion frappée par une virulente épidémie de chikungunya

Moins de trois semaines après le lancement de la campagne vaccinale contre le chikungunya (nouvelle fenêtre), les autorités sanitaires font marche arrière. Elles ont annoncé ce samedi 26 avril que la vaccination des personnes de 65 ans et plus avec le sérum Ixchiq allait cesser à La Réunion, après trois « événements indésirables graves » signalés, dont un décès. L’archipel de Mayotte, où la campagne avait débuté cette semaine, est aussi concerné. 

« La vaccination reste ouverte pour les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités », a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué (nouvelle fenêtre). L’épidémie de chikungunya, qui a provoqué à ce stade la mort de neuf personnes à La Réunion, se « stabilise à un haut niveau », selon des chiffres donnés mercredi. 

Le « lien de causalité » avec le vaccin « très vraisemblable »

Ces derniers jours, les autorités avaient été informées par l’Agence nationale de sécurité du médicament de la survenue de trois cas « indésirables graves » à La Réunion : les deux premiers, le 23 avril, puis un troisième cas le 25 avril. Les trois personnes concernées étaient des résidents de plus de 80 ans, qui présentaient des comorbidités. « Deux personnes ont présenté des symptômes similaires à ceux d’une forme grave de chikungunya quelques jours après la vaccination, dont l’une est décédée. La troisième est sortie d’hospitalisation », a précisé le ministère. « Le lien de causalité avec le vaccin semble très vraisemblable considérant les symptômes et leur délai d’apparition après la vaccination, ainsi que le résultat des examens biologiques », poursuit le communiqué.

La Direction générale de la santé a saisi en urgence la Haute Autorité de Santé, qui a appelé vendredi à réviser les cibles de la vaccination, « compte tenu des incertitudes actuelles sur la sécurité de ce vaccin dans cette population et ce malgré la persistance d’une forte épidémie à La Réunion (nouvelle fenêtre)« . Les autorités ont alors décidé de retirer immédiatement les personnes de plus de 65 ans, qu’elles présentent des comorbidités ou non, de la campagne vaccinale menée à La Réunion comme à Mayotte. « Dans ce contexte, les voyageurs de 65 ans et plus ne doivent pas non plus se faire vacciner avec le vaccin Ixchiq », souligne le ministère de la Santé. 

« Des investigations sont par ailleurs en cours pour deux autres cas à La Réunion, sortis d’hospitalisation et dont l’imputabilité de la vaccination doit encore être évaluée, et un cas en métropole dans le cadre d’une vaccination du voyageur, avec une imputabilité plausible », détaillent les autorités.

Face à une épidémie généralisée et majeure à La Réunion, la campagne de vaccination avait été lancée début avril. Le vaccin utilisé, Ixchiq, du laboratoire Valneva (nouvelle fenêtre), est le premier contre le chikungunya à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe. 

Les recommandations pour les personnes déjà vaccinées

Les personnes de plus de 65 ans qui auraient déjà reçu le sérum (nouvelle fenêtre) sont appelées à la vigilance. Le ministère de la Santé rappelle que les effets indésirables « ne surviennent pas systématiquement chez toutes les personnes vaccinées, ne sont pas graves dans la très grande majorité des cas et disparaissent spontanément en quelques jours ». Parmi eux, « maux de tête, sensations de malaise, nausées, fatigue, douleurs musculaires ou articulaires », ou encore « fièvre » et « douleur (…) au point d’injection »

Chikungunya à La Réunion :: le pic a été atteintSource : TF1 Info

« Jusqu’à 72h après une vaccination (nouvelle fenêtre), très rarement, des symptômes de réaction allergique grave peuvent apparaître. Dans ce cas, il est nécessaire d’appeler rapidement le 15″, poursuit le communiqué. Il liste des « difficultés à respirer, une respiration rauque ou sifflante, des boutons ou plaques rouges sur la peau, parfois avec des démangeaisons, un gonflement des lèvres, du visage ou de la gorge, des étourdissements, de la fatigue, une accélération du rythme ». De manière générale, tout « symptôme intense » dans les jours suivant la vaccination doit déclencher un appel au Samu.

M.L. avec AFP

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