Un agent de l’Office national des forêts inspecte une jeune pousse sur une parcelle en cours de reforestation à Méry-sur-Oise (Val-d’Oise), le 29 avril 2025.

Alors que le Vieux Continent suffoque sous la chaleur, la Commission européenne a présenté, mercredi 2 juillet, son objectif de réduction des émissions de CO2 pour 2040 : celles-ci devront, à cette échéance, avoir reculé de 90 % (par rapport à 1990). A plusieurs reprises, ces derniers mois, sa présidente, Ursula von der Leyen, s’était engagée sur ce chiffre. Mais elle l’a finalement assorti de flexibilités qui en amenuisent la portée.

Sous son premier mandat (2019-2024), Ursula von der Leyen avait fait de la lutte contre le réchauffement climatique et du respect de l’accord de Paris sa priorité, obtenant des Européens qu’ils s’engagent à atteindre la neutralité carbone en 2050 et à réduire de 55 % leurs émissions d’ici à 2030. Aujourd’hui, la compétitivité et la défense arrivent au premier rang de ses préoccupations. La percée des nationalistes partout en Europe, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le décrochage économique de l’Union face aux Etats-Unis ou à la Chine et la persistance de la guerre en Ukraine ont en effet changé son équation politique.

Dix ans après la signature de l’accord de Paris, les résistances à un agenda vert n’ont jamais été aussi fortes, y compris dans le camp chrétien-démocrate du Parti populaire européen (PPE), qui constitue actuellement la première force politique en Europe. En outre, lors du conseil européen du 26 juin à Bruxelles, plusieurs dirigeants, dont Emmanuel Macron, sont montés au créneau pour exprimer leurs réticences à la présentation d’une cible 2040. « Ne nous surcontraignons pas », a lancé le président français, appelant à « un débat démocratique » en prenant « plus de temps » si nécessaire.

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