Un poisson-clown caché dans les tentacules d’une anémone blanchies par les températures extrêmes du phénomène El Niño, à  Mayotte, le 4 juin 2024.

Les immensités marines auront occupé une place particulière dans la diplomatie environnementale en 2025. Une conférence des Nations unies sur l’océan, à Nice, en juin, et un traité sur la haute mer ratifié par plus de 60 pays en septembre, ce qui ouvre la voie à une conférence des parties (COP) consacrée à cet enjeu. Pendant que les dirigeants du monde se penchaient sur leur sort, les mers de la planète, écosystèmes cruciaux pour l’avenir de la planète, ont continué à se dégrader. « Chaque partie de l’océan est désormais affectée par la triple crise planétaire : le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution », explique le neuvième rapport sur l’état de l’océan, publié mardi 30 septembre par l’Institut européen Copernicus et rédigé par l’organisation scientifique Mercator Ocean International.

Piochant dans les gigaoctets d’observations quotidiennes centralisées par Copernicus, les 70 scientifiques ont synthétisé les travaux et les données existantes, mais aussi réalisé 12 études spécifiques pour établir le constat le plus clair possible. Dans toutes les régions du globe, l’océan, qui absorbe 90 % de l’excès de chaleur généré par les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, est gravement affecté par le dérèglement climatique. Au printemps 2024, la température moyenne des eaux de surface a battu son record, 21 °C. Ce réchauffement affecte grandement les côtes européennes. Depuis 1982, les eaux du nord-est de l’Atlantique subissent une augmentation deux fois supérieure à la moyenne globale, soit 0,27 °C par décennie. En Méditerranée, l’augmentation est de 0,41 °C par décennie, atteignant 0,6 °C dans les mers Egée, Adriatique et le bassin Levantin. « Bien que la moyenne mondiale des températures de surface évolue lentement, de faibles variations en apparence peuvent pourtant bouleverser profondément les grands équilibres du système terrestre », préviennent les auteurs.

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