Le directeur de l’AIEA était en direct sur LCI ce vendredi.
Il a évoqué les risques causés par la proximité des combats avec la centrale nucléaire russe de Koursk.
Il met en garde les belligérants et insiste sur le fait que ces installations ne peuvent en aucun cas constituer une cible.

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Guerre en Ukraine : après deux ans et demi de guerre, incursion en territoire russe

De retour d’une inspection à la centrale nucléaire russe de Koursk, le directeur de l’AIEA Rafael Grossi a partagé sur LCI son inquiétude, face aux combats qui se déroulent non loin. La proximité de la guerre ? « C’est ça entre autres qui nous a motivé à faire une visite sur place », a-t-il confié ce vendredi soir. « L’incursion des forces ukrainiennes a été importante, la distance entre la frontière et la centrale est d’environ 60 km », note-t-il, tandis que les combats les plus proches « sont à environ 30 km ».

Il s’agit là d’une « distance très courte, atteignable avec des moyens peu sophistiqués », a poursuivi le patron de l’AIEA, évoquant l’usage potentiel de « missiles » ou de « drones », capables de causer des dégâts non négligeables.

Des traces d’impacts relevées

Avant de se rendre sur place, « on avait reçu des informations de la Russie, signalant au moins trois occasions au cours desquelles la centrale avait été atteinte par des projectiles », a continué Rafael Grossi. « Le risque est là », assure-t-il, et « ce n’est pas un risque théorique ». 

À ce constat s’ajoute selon lui « la question des caractéristiques techniques de cette centrale ». Il y en a en effet « très peu au monde » de cette conception, puisque « ce sont des centrales ou les réacteurs sont exposés ». Dès lors, « il n’y a pas de structure de protection typique en béton », susceptible de prévenir d’une partie des risques. 

« Vous avez des milliers de tonnes d’uranium enrichi, des quantités de plutonium… Des stocks de combustibles usés… Une masse très importante de matériel nucléaire. Cela constitue forcément une source de préoccupation », a lancé le directeur de l’AIEA. 

Il a profité de son intervention sur LCI pour envoyer un message clair aux différents belligérants. « Une centrale nucléaire ne doit jamais être attaquée, ce n’est pas une cible militaire légitime », a-t-il martelé. Avant d’ajouter que les « conséquences d’une telle action se matérialiseraient des deux côtés de la frontière ».

L’Agence, durant sa visite, n’a pas pu certifier que la centrale avait d’ores et déjà et la cible d’attaques. En revanche, elle a pu constater « des traces d’impact, des restes de quelque chose qui pourrait être assimilé à des drones ». Difficile pour autant d’en tirer des conclusions : « il faut rester prudent », conclut Rafael Grossi, se gardant d’affirmer que la centrale a été visée ou d’accuser qui que ce soit.


TD

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