• Après avoir bu un verre de vin, vous êtes mal en point avec le nez bouché, les joues rouges et des maux de tête ?
  • Vous faites peut-être partie des 10% de la population à être intolérant au vin rouge.
  • Voici ce qu’il faut savoir sur cette pathologie.

Le vin est sujet à de nombreuses allergies difficiles à distinguer. Raisin, sulfite, glycoprotéine ou même trace d’abeilles ou de guêpes, le choix est vaste. Mais il se peut que votre pathologie vienne d’une intolérance à l’histamine, un trouble peu connu, mais qui touche beaucoup de monde.

Les symptômes qui peuvent vous alerter

Les individus qui sont sujets à cette intolérance peuvent contracter ces symptômes après avoir consommé (avec modération) du vin rouge : 

  • Rougeur au visage 
  • Nez bouché  
  • Maux de tête  
  • Troubles digestifs  

Les réactions d’hypersensibilité aux boissons alcoolisées et particulièrement au vin rouge sont relativement fréquentes. D’après le rapport, « Réactions allergiques et d’intolérance au vin » de B. Wüthrich, spécialiste en allergologie et immunologie clinique, spécialisé en dermatologie, près de 10% de la population générale est touchée par cette pathologie.  

Qu’est-ce que l’histamine, responsable d’une possible allergie au vin rouge ?

L’histamine est une molécule produite par notre corps, en particulier lors de réactions allergiques. C’est pourquoi nous ingérons un antihistaminique pour en bloquer ses effets lors de crise. Pourtant, cette substance est présente dans de nombreux produits, en particulier dans les produits fermentés ou vieillis comme les fromages affinés, les charcuteries et les vins.

Elle apparaît dans le vin lors de la deuxième fermentation. Le vin rouge conserve les peaux de raisin lors de ce processus. On se retrouve alors dans une fermentation malolactique provoquée par des bactéries lactiques. Cette transformation est très recherchée pour assouplir les vins rouges. Toutefois, le processus favorise la production d’histamine. La consommation de vin rouge vous expose ainsi davantage ainsi à l’hypersensibilité de l’histamine relève le professeur de physiologie, Mickael Naassila.  

Le vin rouge peut contenir jusqu’à dix fois plus d’histamine que le vin blanc, qui est pressé avant fermentation, limitant ainsi la charge en histamine. Une étude autrichienne publiée le 18 février 2011, menée sur 100 grands crus rouges, a montré que 34% de ces vins dépassaient la limite de 10 mg/l d’histamine. 

La filière viticole a ainsi adopté des seuils limites allant de 2 à 10 milligrammes d’histamines par litre de vin. Cependant, aucune mesure européenne n’a été prise sur la teneur maximale en histamine dans le vin. 

Quels sont les éléments qui favorisent l’intolérance à l’histamine ?

Dans ses écrits, le professeur Mickael Naassila explique que l’intolérance à l’histamine est favorisée par un déficit partiel en diamine oxydase (DAO). Il s’agit de l’enzyme chargée d’éliminer l’histamine de notre intestin. On retrouve la DAO dans le petit intestin, le foie, les reins et les mastocytes. L’histamine est aussi éliminée par l’histamine N-méthyltransférase (HNMT) présente dans tous les tissus.

Toutefois, plusieurs facteurs font que certaines personnes n’arrivent pas à réguler leur activité enzymatique. La cause peut être héréditaire, provoquée par la mutation du gène AOC1. L’origine peut également venir d’une maladie digestive chronique comme le syndrome de l’intestin irritable ou la maladie cœliaque. Enfin, la prise d’antidépresseurs ou d’anti-inflammatoires nuit à une bonne régulation de l’organisme.

Lors de votre consommation d’alcool, la boisson inhibe l’activité de la DAO et entraîne une accumulation d’histamine. L’alcool augmente aussi la perméabilité intestinale. Ainsi, l’histamine circule plus facilement et vient s’accumuler dans le cerveau. Elle vient se fixer aux récepteurs H3 de l’histamine, des petits vaisseaux cérébraux. C’est cela qui entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins et ainsi des maux de tête dus à l’afflux plus important de sang qui va jouer sur la pression crânienne.

Pour diagnostiquer ce trouble, vous pouvez consulter votre médecin. Une prise de sang peut vous permettre d’identifier si votre intolérance au vin rouge est liée à votre DAO, soit l’enzyme chargée d’éliminer l’histamine.

Flore MARCASSIN

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