Station service, à Motala, dans le sud de la Suède, le 4 janvier 2023.

La photo a fait le tour du monde. Pastiche d’une scène souvent observée à la Maison Blanche sous la présidence de Donald Trump, on y voit la ministre du climat et de l’environnement suédoise, Isabella Lövin (écologiste), entourée de ses collaboratrices, signer la loi sur le climat, le 2 février 2017. Adopté dans le sillage de l’accord de Paris, conclu il y a dix ans, le texte précurseur en Europe devait mener le pays de 10 millions d’habitants vers la neutralité carbone d’ici à 2045.

A l’époque, le royaume scandinave faisait encore figure de pionnier de la transition écologique. La Suède était parvenue à démontrer qu’« il était possible de combiner la mise en place d’un Etat-providence et le développement économique, tout en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre [d’environ 30 % depuis 1990], grâce à des politiques basées sur la science », explique Johan Rockström, directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat.

Depuis, le tableau a radicalement changé : en 2024, les émissions suédoises sont reparties à la hausse, enregistrant un bond de 7 %, avec une augmentation de 22 % dans le secteur des transports. Parmi les vingt-sept pays membres de l’Union européenne (UE), le royaume se classe bon dernier, derrière la Roumanie et la Lituanie. Certes, les Suédois ont une empreinte carbone plus légère que leurs voisins (7,6 tonnes d’équivalent CO2, contre plus de 10 tonnes pour la moyenne européenne). Mais d’après l’Agence nationale de protection de l’environnement, le pays n’atteindra aucun de ses objectifs climatiques de 2030 à 2045.

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