Depuis quelques années, le Tarot connaît un nouvel attrait, porté par les jeunes générations.
Pour beaucoup, il est utilisé comme un outil de développement personnel, voire d’introspection.
S’il n’apporte aucune réponse sur l’avenir, en revanche, il peut aider à trouver des propres réponses à ses propres problématiques.
Apparu au XVe siècle, le tarot était considéré comme un outil divinatoire qui pouvait permettre de prédire l’avenir. Pour les alchimistes, c’était également un moyen de décrypter la personnalité. S’il existe différents jeux de cartes, le tarot de Marseille reste le plus connu. Avec ses arcanes majeurs et mineurs, il est devenu aujourd’hui un outil de développement personnel pour certains, ou un support de méditation, voire d’introspection.
Des symboles et des allégories
Qu’on se le dise tout de suite : non, le tarot de Marseille ne prédit pas l’avenir. L’arcane sans nom, représenté par un squelette, ne signifie pas que vous allez mourir dans les prochains jours. Les cartes de tarot sont des symboles, des allégories. Chaque carte possède un message qui peut entrer en résonance (ou non) chez le tireur. Interrogé par Le Dauphiné Libéré, le tarologue Salvatore Costanzo explique : « Le tarot est comme une torche enflammée qui aide à s’orienter dans la forêt de pensées. Tu découvres ton blocage et tu as les outils pour faire remarcher la mécanique« . Les cartes permettent de mettre en lumière des problématiques et permettraient aux lecteurs de chercher les réponses en eux, dans leur propre mini-univers, à savoir eux-mêmes. « Mes cartes m’apportent toujours des pistes qui débouchent après sur des stratégies d’action que je déploie au quotidien. Maintenant, je sais comment je fonctionne et je sais comment éviter de reproduire des erreurs« , explique le tarologue.
Le tarot comme coach de vie ?
« Si nous voulons l’utiliser comme un instrument thérapeutique, nous devons déposer en lui notre profonde subjectivité« , écrit Alexandro Jodorowsky dans son livre, La Voie du Tarot. Selon lui, le tarot s’emploie de la même manière qu’un « téléphone portable. Lorsqu’il est déchargé, il ne sert à rien ». Les cartes sont « des symboles qui ne disent rien de précis, que nous devons enrichir de toutes sortes de significations, en donnant à leurs contenants des contenus« . Les cartes ont donc la valeur que chaque lecteur leur donne. Chacune a un symbole, mais chaque lecteur l’interprète différemment puisqu’elles poussent à interroger son état intérieur et à explorer sa propre profondeur afin de chercher ses réponses. Ces dernières sont souvent enfouies en chacun. Imaginons que dans un tirage, les cartes du Diable et l’Arcane sans nom sortent. La première évoque les pulsions, les passions incontrôlées, les dépendances, voire les liens toxiques. L’Arcane sans nom (ou La Mort) représente la transformation radicale, la fin d’un cycle. Elle invite à un grand nettoyage. La combinaison des deux peut inviter le lecteur ou la lectrice à une coupure nette afin de se libérer d’une relation qui ne convient pas, une dépendance émotionnelle ou un travail qui n’apporte aucun plaisir. Ces deux cartes peuvent amener à se poser des questions pour inviter à une prise de conscience : est-on en présence d’une situation dans laquelle on se sent piégé ou prisonnier ? Quelles sont les peurs qui se cachent derrière ? Peut-on renoncer à cette situation pour se libérer d’un poids devenu trop lourd à porter ? Évidemment, il n’y a pas de miracle avec le tarot, en revanche, il peut planter des graines et invite en tout cas à faire un travail introspectif. Néanmoins, pour le tarologue Salvatore Costanzo, c’est un travail qui prend du temps car « aucun changement ne s’est fait dans la rapidité« .