
L’idée est partie de Californie, le terme a été emprunté à la tech. L’« abondance » est le mantra de la nouvelle gauche américaine. Bâtir plus, produire plus, développer, aller plus vite. L’abondance, c’est l’opposé de la décroissance.
Le mot a surgi dans le débat public à la mi-mars, avec la publication du livre Abundance (Simon and Schuster, non traduit) par deux journalistes : Ezra Klein, Californien d’origine, chroniqueur au New York Times et podcasteur à succès, et Derek Thompson, journaliste pendant dix-sept ans au magazine The Atlantic, essayiste et lui aussi animateur de podcast.
Leur credo : mettre au centre de la politique, non pas une revendication – égalité, justice, prospérité –, mais une projection. Celle d’un avenir où logements, énergies, transports et soins seraient disponibles à profusion. Aux élus de proposer comment y arriver. « La question de base, c’est : de quoi voulons-nous davantage ? », expliquait Ezra Klein lors d’une conversation avec le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, après la sortie du livre.
Alors que le Parti démocrate traverse un épisode de déprime, la thématique de l’abondance est tombée à pic. Le livre est devenu un best-seller et une bénédiction pour des élus en mal de message positif. « La gauche se caractérise souvent par des freins, des limites, remarque un militant démocrate de San Francisco. Là, il s’agit de dire oui. »
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