Le lave-linge, le téléphone portable et le compte bancaire. La totalité ou presque des ménages français possède ces trois biens ou services.
Pourtant, le compte courant ne rapporte rien et fait même perdre de l’argent en cas d’inflation.
Certaines banques en ligne commencent néanmoins à proposer des comptes courants rémunérés.
554 milliards d’euros. Il s’agit du montant de l’argent des Français dormant sur des comptes courants en juin 2024, d’après un rapport de la Banque de France. Une augmentation de quatre milliards par rapport au mois précédent.
Ces comptes courants, également appelés comptes à vue ou comptes chèques, permettent d’effectuer des opérations courantes (retrait, virement, paiement) et de recevoir de l’argent. Lors de son ouverture, la banque vous remet un relevé d’identité bancaire (RIB) avec un IBAN, identifiant unique permettant de désigner le compte et un code BIC pour désigner la banque. En moyenne, les 83 millions de comptes courants français totalisent 7 952 euros, même si les comptes au-delà de dix mille euros ne représentent que 13 % de l’ensemble.
Les établissements financiers placent ces dépôts auprès de la Banque centrale européenne. Aujourd’hui, le taux directeur les rémunère à hauteur de 3,75 %. Les banques pourraient redistribuer une partie des sommes récupérées, mais elles ne le font pas. Pour inciter les Français à ouvrir des comptes en banque, l’État demande aux banques de cesser de facturer certains services à l’instar de la tenue de compte ou les chèques. En contrepartie, le gouvernement consent à interdire la rémunération des comptes courants. Problème, les banques facturent de plus en plus les services et les clients se retrouvent perdants.
Les banques en ligne changent la donne
Or, depuis une décision de la Cour de justice européenne en 2005, les banques ont de nouveau le droit de rémunérer les comptes courants de leurs clients. Mi-mai, Lydia lance le premier compte courant qui rapporte en France. « Si Sumeria est votre compte courant, pour vos dépenses personnelles, de couple, ou les deux, alors vous allez recevoir des intérêts sur tout votre argent, 4 % les quatre premiers mois, puis 2 % », présente la fintech. Attention, il faut réaliser au moins quinze opérations par mois avec sa carte bancaire pour toucher le bonus.
Depuis, Bunq, N26, Revolut et d’autres courtiers en ligne à l’image de Trade Republic ou Saxo Banque ont suivi le mouvement. Les taux servis évoluent entre 1 et 4 % et devraient baisser dans les prochains mois pour suivre la baisse du taux directeur de la BCE. Attention, les services proposés diffèrent en fonction des banques : certaines demandent que le client ouvre un compte épargne, d’autres offrent un rendement progressif en fonction des sommes dépensées.
Nos confrères du Monde calculent qu’avec une rémunération à 3 %, il faut « un solde quotidien moyen de 3 333 euros pour dégager 100 euros d’intérêts bruts sur un an, soit 70 euros après le prélèvement forfaitaire unique de 30 %. » Gardez en effet à l’esprit que cette rémunération reste soumise aux cotisations sociales et fiscales en vigueur.