« Cher Mario », a répété à plusieurs reprises Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, tandis qu’elle s’adressait, tout sourire, à Mario Draghi, venu à Bruxelles, ce mardi 16 septembre, débattre avec elle des avancées de l’Union européenne (UE) depuis la remise de son rapport sur la compétitivité il y a un an. « Ursula », lui a sèchement répondu l’ex-président de la Banque centrale européenne, avant de constater que, à ce stade, les Vingt-Sept n’avaient pas été à la hauteur de la situation.

En plein décrochage économique face aux Etats-Unis et à la Chine, l’Union est confrontée à « un défi existentiel ». Si elle ne change pas, elle sera condamnée à « une lente agonie », avait prévenu l’Italien, le 9 septembre 2024, avant de présenter ses recommandations. Le 22 août, à Rimini, il avait déjà eu des propos très durs contre une Europe « spectatrice » et « la lenteur de [ses] rituels communautaires » que « le monde n’attend pas (…) pour [lui] imposer sa force ».
A Bruxelles et aux côtés d’Ursula von der Leyen, ce mardi, Mario Draghi a, une nouvelle fois, livré un diagnostic sans concession sur l’état de l’action européenne. Depuis un an, des chantiers ont été lancés pour renforcer la compétitivité du Vieux Continent, a-t-il reconnu, se félicitant notamment de l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur ou de la montée en puissance des dépenses européennes en matière de défense. Mais, juge-t-il, ils avancent trop lentement quand, le monde, lui, change à toute vitesse.
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