- Les parkings des hôpitaux publics sont désormais gérés par des opérateurs privés.
- Pour les patients et leurs proches, cela peut rapidement faire grimper la note.
- Le 20H de TF1 l’a constaté dans deux établissements.
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Le 20H
La note peut vite devenir salée. Au parking de l’hôpital de Saint-Etienne (Loire), des patients et leurs proches dénoncent des tarifs trop élevés (nouvelle fenêtre). « Je ne trouve pas ça normal pour un hôpital public. Du tout, du tout. C’est complètement démesuré »
, s’insurge une femme interrogée dans le 20H de TF1 visible en tête de cet article. Un homme abonde : « Dès que vous êtes un peu loin de chez vous, vous êtes obligé de prendre la voiture. Et puis en général, si vous amenez quelqu’un à l’hôpital, c’est qu’il n’est pas spécialement en grande forme. »
Une journée de stationnement coûte 14,80 euros pour un visiteur, contre 4 euros pour un patient, qui bénéficie d’un tarif réduit. Pour Laura, les rendez-vous s’enchaînent et les frais s’accumulent. « Vu que je viens assez régulièrement, ça peut faire un cout au bout d’un moment »
, explique-t-elle, alors que son état implique qu’elle se déplace en fauteuil roulant. Une autre femme ajoute : « La dernière fois que je suis venue, j’ai payé 5 euros. Ça fait la cinquième fois que je viens. »
Les tarifs ont même augmenté en 2024. Auparavant, les deux premières heures étaient gratuites, mais désormais, à partir de trente minutes, il faut payer.
On ne sait même pas comment l’hôpital utilise cet argent
On ne sait même pas comment l’hôpital utilise cet argent
Céline Bulin, aide-soignante et syndicaliste CGT
Autre exemple : le parking de l’hôpital public Lyon-Sud. Depuis qu’il est géré par une société privée, il est devenu payant, comme c’est le cas pour 25 CHU en France. Si certains se disent disposés à payer, ils regrettent que la gestion soit confiée à un prestataire plutôt qu’à l’hôpital. « S’il n’y avait pas d’opérateur et si c’était l’hôpital qui gérait, ça reviendrait directement à l’hôpital. Donc c’est quand même plus intéressant »
, juge un homme. Et autre de compléter : « On préférerait que l’argent reste dans le giron médical, tout simplement, et que ça serve à améliorer le service. »
Le prestataire privé reverse une part des bénéfices à l’hôpital, mais le montant reste inconnu. Nous avons contacté la direction du CHU, qui n’a pas souhaité nous répondre. « On ne sait même pas comment l’hôpital utilise cet argent. Nous, on a demandé à ce que ça soit reversé pour l’embauche de personnel, puisque, comme vous le savez, à l’hôpital, on manque beaucoup de personnel »
, explique Céline Bulin, aide-soignante et secrétaire générale de la CGT Hôpital Lyon-Sud / Hospices civils de Lyon (HCL).
Si l’augmentation des tarifs permet de réduire la saturation des parkings, le personnel dénonce un frein à l’accès aux soins. Une proposition de loi est en cours d’élaboration pour encadrer cette pratique des parkings payants à l’hôpital.